le-monde-a-l-envers.blog4ever.com

le monde à l'envers

De Penas Blancas a Paso Canoas

Dès le passage de frontière nous avons compris pourquoi le Costa Rica est affectueusement surnommé la Suisse de l'Amérique centrale. Le poste de douane était super propre, doté de machines à rayons X pour les bagages et pour couronner le tout les douaniers n'étaient pas corrompus. Nous avons ainsi dû montrer la facture des vélos et expliquer durant 10 bonnes minutes pourquoi nous n'avions pas de billet de sortie du territoire. La douanière a finalement accéléré le pas quand un bus entier de touristes a débarqué derrière nous. A l'arrivée on préfère quand le douanier nous demande illégalement 2 dollars pour rentrer dans le pays, c'est plus simple.

 

Nous avons ensuite pu effectuer les premiers tours de pédales dans ce nouveau pays, juste le temps d'avoir un tout petit aperçu car la nuit approchait à grands pas et il fallait trouver un terrain pour bivouaquer. Eh oui, fini le luxe de dormir toutes les nuits à l'hôtel comme ce fut le cas au Guatemala et au Nicaragua. Le Costa Rica est un pays plus cher que ses voisins et notre porte-monnaie nous a donc poussés à ressortir la tente. Et cela tombait bien car ce pays est connu pour posséder une faune extraordinaire et il n'y a pas meilleur moyen pour l'observer que de se fondre dans la nature.

 

Nous avons donc repéré une forêt en bord de route pour planter la tente. Dès les premières minutes, nous nous sommes aperçus qu'une colonie de singes hurleurs serait nos voisins pour la nuit tandis que des singes araignées sautaient de branche en branche à quelques arbres de là, le tout au milieu d'immenses papillons bleus. Le rêve. Cependant les rêves peuvent vite se transformer en cauchemar comme vous pourrez le découvrir en cliquant ici.

 

Le lendemain nous avons pu observer ce nouveau pays de manière plus approfondie. Nous nous sommes vite aperçus que comme au Nicaragua, il faisait très chaud ici aussi. Un soleil de plomb s'installe dès les premières heures de la journée. Seuls les guanacastes, d'immenses arbres rappelant ceux de la savane et dont les fruits sont en forme d'oreille d'éléphant, offrent un oasis d'ombre aux cyclotouristes en surchauffe. Les manguiers très présents dans la région sont également d'un grand réconfort lorsqu'ils laissent apparaître dans leur feuillage des centaines de fruits orangés à la chair aussi juteuse que sucrée. Un vrai régal pour les papilles. 

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06724.jpg

Petite pause "fraicheur" a l'ombre d'un guanacaste

 

Outre les délices de la nature, le Costa Rica est plus développé que ses voisins offrant de ce fait certains avantages. Ainsi l'eau du robinet est potable et on retrouve les joies de pouvoir remplir sa gourde directement au robinet. De plus les habitations sont construites en dur et semblent assez confortables. Et puis le tourisme est très développé dans ce pays. De ce fait les ticos (habitants du Costa Rica) sont habitués aux gringos et ils ont le contact facile. Avec autant de privilèges dans cette région du monde assez défavorisée, les ticos se rendent compte de leur chance. Du coup, à la fin de chaque conversation, ils ne peuvent s'empêcher de lâcher un "pura vida" que l'on pourrait en gros traduire par "que la vie est belle".

 

A la fin de cette journée de découverte du pays, nous sommes arrivés à Liberia, la deuxième plus grande ville du pays. Nous avons ainsi pu vérifier ce que nous savions déjà: les prix des logements et de la nourriture sont au moins 2 fois plus élevés ici qu'au Nicaragua. Même si ça reste bon marché par rapport à nos standards français, cela fait quand même un petit choc après plusieurs mois à vivre en ne dépensant presque rien. Suite à nos mésaventures en camping de la veille au soir, nous avons tout de même décidé de dormir à l'hôtel. Ce fut l'occasion de rencontrer Sophie et Franck, un couple français voyageant à vélo 6 mois par an et passant les autres 6 mois à enseigner dans l'éducation nationale. Comble de l'ironie tous 2 habitent à une vingtaine de kilomètres du village originaire de Sabrina.

 

Le lendemain nous avons laissé les vélos de côté le temps d'une journée pour nous rendre en bus au parc national Rincon de la Vieja. Après avoir payé le prix d'entrée là aussi élevé (peut-être même plus qu'aux Etats-Unis), nous nous sommes lancés sur ses quelques chemins de randonnées. Nous avons ainsi découvert un mini - Yellowstone avec des bains de boue bouillonnants et des mini geysers, le tout baigné dans une forte odeur de soufre. En effet, le Costa Rica est au même titre que le Nicaragua situé à l'intersection de 2 plaques tectoniques provoquant des phénomènes géothermiques importants. Le pays est ainsi sillonné en son centre par de nombreux volcans dont certains ont récemment fait parler d'eux. Un autre chemin de randonnée nous a quant à lui conduits à travers une forêt regorgeant d'oiseaux multicolores et d'agoutis (sorte de gros rat sans queue) afin de déboucher au pied d'une magnifique cascade perdue dans un écrin de verdure. La baignade était bien sûr de rigueur. Une bonne introduction donc à la richesse des paysages du Costa Rica. Et ce n'était qu'un début.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06762.jpg
Ici les bains de boue ne doivent pas etre tres bons pour la peau

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06819.jpg
 Dans ce decor magnifique Pierre-Jean semble avoir trouve une liane pour jouer a Tarzan

 

Nous avons le jour suivant pris la direction de la péninsule de Nicoya. Nous avons sur la première moitié de la péninsule suivie une belle route goudronnée où malheureusement il n'y avait pas grand-chose à voir. Puis nous avons rencontré Carlos, un quadragénaire bedonnant fort sympathique tenant un magasin de souvenirs. Après avoir un peu discuté ensemble, il nous a dit que nous manquions tout l'intérêt de la péninsule en nous cantonnant à la route principale. Mais le meilleur était encore devant nous si nous décidions de bifurquer vers l'ouest afin de découvrir les magnifiques plages désertes longeant la côte Pacifique. Cette route n'est praticable qu'à la saison sèche (ça tombe bien, on en était à la fin) car c'est un chemin de terre traversant de nombreuses rivières qu'il faut passer à gué (il n'y a pas de pont dans ces zones si reculées). Cette zone est d'ailleurs le cauchemar des loueurs de voitures car de nombreux véhicules sont perdus chaque année dans le lit des rivières. C'est la raison pour laquelle beaucoup de guides de voyage déconseillent de visiter cette région. Mais Carlos nous a assurés l'avoir parcourue en VTT 20 ans auparavant. On s'est alors dit que si un petit gros y est arrivé, il n'y a aucune raison qu'avec plus de 7000 kms dans les jambes cette route nous résiste. On s'est donc lancé dans l'aventure. Au final, Carlos s'est révélé être le bourreau de Sabrina.

 

Pourtant tout avait bien débuté. Les 30 premiers kilomètres étaient dotés d'un bon revêtement et bien qu'un peu montagneux il n'y avait pas de difficulté particulière. En plus la plage de Samara où nous avons débouché était magnifique avec du sable fin, des palmiers et une eau avoisinant 30 degrés. C'est donc confiants que le lendemain nous avons suivi la côte. Nous avons d'abord longé la sublime plage Carillo (encore plus belle que celle de Samara) puis avons traversé une rivière presque à sec. Mais à partir de là les choses se sont gâtées. Le goudron a laissé place à des chemins de terre et des côtes aux pentes incroyablement raides (jusqu'à 20%) sont apparues. Dans ces conditions même Pierre-Jean était incapable d'atteindre le sommet sur son vélo, les roues patinant sur la terre et la chaleur beaucoup trop forte pour réaliser un effort aussi intense. Seule solution: pousser le vélo. Mais pousser un vélo pesant 50 kgs est loin d'être chose aisée. Après avoir testées différentes configurations, la meilleure solution s'est révélée être la suivante: une personne assise sur le vélo appuyant fort sur les pédales et l'autre personne derrière poussant le vélo avec les mains. Pas très rapide mais efficace. A cette allure nous avancions difficilement de plus de 20 kms par jour et cela 5 jours durant. Nous avons en plus alourdit notre peine en nous trompant de direction au bout de 3 jours, faisant ainsi un détour dans des collines encore plus raides et plus nombreuses.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06852.jpg
La plage paradisiaque de El Carillo qui a marque le debut de notre "enfer"

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06859.jpg

La photo ne le montre pas mais en realite Pierre-Jean reculait plus qu'il n'avancait

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07001.jpg

Sabrina se demande encore si elle va pouvoir dire "ouf" ou si c'est plutot un "plouf" qui l'attend

 

Mais tous ces efforts n'étaient pas vains. Dans cette région isolée les véhicules sont rares et nous avions la route pour nous seuls. Avec un environnement si calme les rencontres avec les animaux étaient nombreuses. Nous avons ainsi pu de maintes fois observer le très élégant momoto (ou guardian barranco, l'oiseau emblématique du Nicaragua) dont la queue est formée par 2 longues plumes bleues. Les coatis (sorte de renard) se livraient sous nos yeux à leur larcin préféré, c'est à dire le vol de mangues dans les arbres. Et les singes hurleurs tentaient tant bien que mal de nous encourager de leurs râles graves. Le moment de planter la tente était également un instant privilégié car nous avions le choix entre une multitude de plages magnifiques quasi désertes. On dit quasi désertes car en réalité une rangée de résidences secondaires d’américains longeait la plage. Heureusement le Costa Rica est l’un des meilleurs élèves mondiaux dans l’écotourisme et toutes ces habitations sont ainsi reculées de plusieurs dizaines de mètres du bord de mer et se fondent parfaitement au milieu des palmiers. En tout cas cela ne nous empêchait part de nous croire au milieu de nulle part et de faire une baignade rafraichissante après des journées très chaudes.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06963.jpg
Heureusemement, apres l'effort vient le reconfort

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06874.jpg

Ce momoto n'a pas du voir passer beaucoup de gringos par ici

 

Finalement, après 5 jours à rouler dans la campagne profonde du Costa Rica en traversant de nombreuses rivières à gué (heureusement presque sèches), nous avons fini par retrouver les joies du bitume. Par la même occasion nous nous sommes offerts une nuit à l’hôtel et un repas au restaurant bien mérités. Il ne nous restait alors plus qu’une cinquantaine de kilomètres pour atteindre l’extrême sud de la péninsule et rejoindre le terminal de ferry. Exténuée par tous les efforts fournis, Sabrina a préféré faire ce dernier tronçon en bus.

 

Après 2 heures de traversée en bateau, nous sommes arrivés dans la ville portuaire de Puntarenas où des dizaines de cargo mouillent au large en attendant de décharger leurs containers. Cette ville a également la particularité d’être construite sur une péninsule de 8 kms de long pour 100 m de large lui conférant une forme très allongée. A part ça rien d’autre à visiter ici. Pourtant il nous fallait une pause. Nous avons donc décidé de laisser nos vélos dans un hôtel et de prendre un bus pour la ville de Santa Elena. Il nous aurait de toute manière été difficile d’y aller à vélo car cette ville est située à 1600m d’altitude et la route y menant n’est pas goudronnée. A cette altitude, nous avions également droit à une pause loin de la chaleur, d’autant plus que cette région est marquée par une bruine permanente due aux nuages qui restent accrochées au sommet des montagnes. C’est d’ailleurs ce qui en fait la beauté. L’humidité qui y règne a donné naissance à une cloud forest (forêt de nuages) très dense, très verte et très…mouillée. Cette forêt si particulière est protégée à travers le parc national de Monteverde et la réserve de Santa Elena. Nous avons préféré visiter cette seconde car beaucoup moins touristique. Nous avons ainsi pu serpenter au milieu de fougères géantes et d’arbres en tout genre remplis de lichen, le tout avec notre veste imperméable car des gouttes d’eau ruissellent en permanence des feuilles des arbres capables de capter l’humidité des nuages. Cette forêt enchantée regorge également d’animaux, surtout d’oiseaux tellement difficiles à reperer au milieu de cette jungle verte. Pierre-Jean a tout de même eu la chance d’observer furtivement un ocelot, sorte de chat noir dont seuls les plus chanceux peuvent apercevoir la silhouette.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07071.jpg

On se croirait plonge au milieu d'un film d'horreur

 

Mais Santa Elena est également connue parmi les routards pour ses activités à sensations en plein air comme la tyrolienne, les ponts suspendus, les sauts à l’élastique et bien d’autres encore. Cependant nous n’avons pas succombé à la tentation, les prix assez élevés ne nous ont pas encouragés non plus. Nous sommes à la place rentrés sur Puntarenas après 2 jours de repos au frais. Nos vélos nous y attendaient sagement. Nous les avons à nouveau enfourchés et avons longé la côte Pacifique sur un terrain relativement plat.

 

Nous avons ainsi à nouveau profité des magnifiques plages Costa Ricaines. Bien que loin d’être la plus belle, la plage de Jaco est très connue pour ses petites vagues constantes qui permettent aux apprentis surfeurs de parfaire leur technique. Nous nous sommes du coup jetés à l’eau avec des planches louées pour l’occasion. On doit avouer qu’on a eu un peu plus de mal qu’au Nicaragua, cela pouvant facilement se mesurer au nombre de fois où nous avons bu la tasse. Pour notre défense nous avons tenté notre chance à marée haute. Ces conditions sont beaucoup plus difficiles pour des débutants comme nous car nous n’avions rapidement plus pied et cela complique nettement la tâche. Mais nous nous sommes quand même beaucoup amusés. Quelques kilomètres plus au sud nous sommes arrivés à Playa Hermosa. Cette plage beaucoup plus sauvage que celle de Jaco voit déferler sur ses abords des vagues vraiment énormes. Le paradis des surfeurs expérimentés. Une compétition internationale de surf se tient d’ailleurs chaque année en ce lieu. Nous nous sommes contentés de regarder les pros à l’action.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07357.jpg
Cycliste vs Surfeur

 

Mais pour voir des plages vraiment sublimes, il faut se rendre au parc national Manuel Antonio. Ce fut le premier parc national fondé au Costa Rica et aussi le plus petit. Toutefois ses plages de sable blanc aux eaux cristallines attirent les touristes du monde entier. De plus sa situation géographique particulière à la lisière entre une forêt humide et l’océan Pacifique lui vaut de posséder une faune et une flore très diversifiées. Nous avons ainsi pu y observer les 4 espèces de singes présents au Costa Rica (singes hurleur, araignée, écureuil et capucin). Mais ce n’est pas tout, notre tableau de « chasse » s’est complété avec des grenouilles empoisonnées vertes et noires, un raton laveur, un oiseau qui ressemble à une branche morte, une biche, des agoutis, des coatis, des centaines de crabes et d’oiseaux multicolores et la star incontestée du parc : le paresseux. Ce dernier reste toute la journée accroché à une branche. Il dort 18h par jour et passe les 6h restantes à se nourrir de feuilles. Ce régime très pauvre en calories ne lui fournit que peu d’énergie. Il doit pourtant faire des efforts une fois par semaine lorsqu’il descend de son arbre pour faire ses besoins, une bonne manière de fertiliser son garde-manger. Malheureusement nous n’avons pas pu assister à ce moment privilégié et nous avons dû nous contenter de l’observer perché haut dans son arbre.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06907.jpg

Un crabe fashion victim qui est assoti aux couleurs de l'ete

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07651.jpg

Pas touche! Cette grenouille empoisonnee possede une toxine puissante a la surface de sa peau

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07457.jpg

Ce singe ecureuil semble pret pour faire une bonne sieste

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07579.jpg

Ce paresseux vient quant a lui de se reveiller de sa longue sieste

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07583.jpg

Les touristes preferent de leur cote faire une sieste sur la magnifique plage Manuel Antonio

 

Le parc Manuel Antonio n’est pas le seul endroit pour observer des animaux. Nous avons pu en apercevoir tout au long de la route, notamment de magnifiques aras. Ces gros perroquets aux couleurs rouge, jaune et bleu se déplacent toujours en couple. De plus, outre leurs couleurs vives, il est facile de les repérer dans les arbres car ils font un boucan à réveiller les morts. Nous avons également traversé un pont enjambant une rivière remplie de dizaines de crocodiles marins. Leur taille impressionnante et leurs crocs acérés en font probablement l’un des meilleurs lieux au monde pour se suicider. Nous n’avons pas testé.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07323.jpg

Non, ce n'est pas un arc-en-ciel, ce sont des aras

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07235.jpg

Ils sont fous ces papillons!!!

 

Au fur et à mesure que nous progressions vers le sud les paysages devenaient de plus en plus verts, les forêts se faisant encore plus denses et luxuriantes. A certains endroits les plantations de palmiers servant à produire l’huile de palme nous accompagnaient sur plusieurs dizaines de kilomètres. Les pluies également devenaient de plus en plus présentes, la saison des pluies commençant à sérieusement pointer le bout de son nez. En partie pour cette raison, nous avons décidé de ne pas nous arrêter au magnifique parc national Corcovado qui regorge également d’animaux en tous genres. Sa difficulté d’accès et le prix élevé des guides ont fini de nous dissuader. Nous avons également fait l’impasse sur la côte Atlantique, pourtant réputée très belle et totalement différente de la côte Pacifique. Mais à vélo il faut faire des choix.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC07412.jpg
Voila d'ou provient l'huile de palme qui finit entre autres dans nos gateaux

 

Une centaine de kilomètres avant de rejoindre la frontière panaméenne nous avons rejoint la panaméricaine, cette route traversant tout le continent américain, de l’Alaska à Ushuaia. Une bonne partie des camions passent par là et comme nous n’avions plus grand-chose à voir sur cette route, nous avons pris un bus pour rejoindre le prochain pays sur notre itinéraire : le Panama.

 

 

Retour



24/08/2015
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser