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le monde à l'envers

Anecdote 7

Camper au milieu de la nature est vraiment une expérience exceptionnelle. Cela donne l’impression d’être en parfaite harmonie avec les éléments nous entourant. Les bruits de la civilisation cessent et laissent place aux chants des oiseaux, aux bourdonnements des insectes et aux cris des singes. Les odeurs également changent et à la place des gaz d’échappement, c’est un subtil mélange d’arômes de fleurs et de bois qui vient titiller nos narines. Et puis c’est un moment privilégié pour méditer, aucune sonnerie de téléphone ni aucune tentation d’allumer la télé ou de regarder ses mails ne peut venir troubler ce moment de tranquillité. Et contrairement à ce que l’on peut croire, avec du matériel de bonne qualité, le camping est une activité plutôt confortable. Même Sabrina qui au départ était dubitative quant à ce moyen d’hébergement a fini par l’adopter et même l’apprécier.

 

Toutefois il y a un moment quelque peu désagréable lorsqu’on pratique le camping sauvage. C’est lorsque vient l’heure de sortir se laver les dents et faire le pipi rituel précédent le coucher. Dans les pays tropicaux comme le Costa Rica où le soleil se couche vers 18h, l’exécution de ces tâches survient forcément de nuit. Qui dit nuit dit une visibilité quasi nulle et donc une plus grande appréhension des éléments qui nous entourent. Pour palier en partie à cet inconvénient il faut avoir recours à l’utilisation d’une lampe frontale. Mais dans ces pays où les insectes pullulent, on devient alors pour eux comme un phare dans la nuit contre lequel ils se sentent obligés de venir s’échouer à vive allure. Bref, un moment désagréable, surtout pour Sabrina qui déteste tout ce qui vole, rampe et surgit par surprise.

 

Cette nuit-là nous campions dans une forêt au nord-ouest du Costa Rica. Après avoir pris notre courage à deux mains, nous sommes sortis nous laver les dents. Bien entendu nous avons au préalable vérifié qu’aucun scorpion, serpent ou araignée ne s’était caché dans nos chaussures laissées à l’extérieur et nous avons également secoué la porte de la tente en donnant des coups de poings pour s’assurer qu’aucune bestiole ne soit présente sur l’extérieur de la toile de tente (technique mise au point par Sabrina). Comme d’habitude Pierre-Jean ouvrait le pas suivit de près par Sabrina. Le problème ce jour-là est que nous n’avions qu’une lampe frontale pour 2, les piles de la deuxième ayant rendue l’âme. Pierre-Jean est donc sorti avec la lampe et éclairait Sabrina lorsque ce fut son tour de s’extirper hors de notre logement. En refermant la tente, elle a aperçu du coin de l’œil une grosse tâche noire présente sur la tente à 10 cm de l’entrée. Pierre-Jean a alors éclairé cette mystérieuse forme pour s’apercevoir que c’était une énorme tarentule avec pleins de poils et tout.

 

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Le lieu du crime

 

La bonne nouvelle était que Sabrina avait eu le temps de totalement refermer la fermeture éclair de la porte d’entrée. La mauvaise était que nous nous trouvions à l’extérieur, avec une seule lampe et pas moyen de rentrer dans la tente sans avoir fait partir la tarentule au préalable. Nous nous sommes quand même tant bien que mal lavés les dents. Sabrina n’avait même pas besoin de bouger le bras pour effectuer cette tâche tellement ses tremblements étaient importants. Et toujours ces foutus insectes qui venaient sans cesse se cogner contre notre visage ou nos jambes, nous laissant imaginer qu’une autre tarentule avait décidé de tenter l’escalade de notre corps. Cela avait pour effet de faire pousser des grands cris à Sabrina qui piquait des sprints en direction de la forêt plongée dans l’obscurité. Dans quel but ? Personne ne le sait, même pas elle.

 

Après s’être rincés la bouche et vidés la vessie, il fallait s’attaquer à la source de notre angoisse, la tarentule. Il ne faisait nul doute qu’il fallait la faire partir. Mais nous avions peur qu’elle décide alors de partir en sprint et si nous n’avions pas de chance, nous serions sa ligne d’arrivée. Pierre-Jean a donc commencé à se saisir d’un bâton et lui a gentiment tapoté l’arrière train. Pas de réaction. Il a alors poussé un peu plus fortement. Toujours rien. Visiblement elle avait déjà commencé sa nuit et si nous avions prêté un peu plus l’oreille, nous l’aurions peut-être entendu ronfler. Pierre-Jean a alors donné un nouveau coup de bâton sur son abdomen et elle a cette fois fait quelques pas. Après 2 ou 3 autres coups de bâton supplémentaires, elle était sur le sol à l’opposé de l’ouverture de la tente. Nous nous sommes alors précipités à l’intérieur en prenant soin de rentrer nos chaussures avec nous. Nous avons finalement pu sombrer dans les bras de Morphée en espérant fortement que nous n’aurions pas envie de faire pipi en plein milieu de la nuit.

 

 

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24/08/2015
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