De Kyoto a Matsuyama
Nous quittons Kyoto le vendredi 2 mai sous le soleil. Afin d'éviter les montagnes (pour Sabrina, bien sur), nous décidons de rejoindre le bord de mer en prenant soin de contourner Osaka, la seconde plus grande ville du Japon. Après avoir traversé un peu de ville pour quitter Kyoto, nous nous retrouvons dans de jolis quartiers résidentiels.
Nous trouvons un petit campement en pleine ville dans un petit parc avant de reprendre notre route pour Kobe. Après un petit col, nous arrivons à Kobe. La traversée de cette ville ne fut pas super sympa à vélo, surtout un samedi. En effet, il y avait énormément de monde partout, pas mal de circulation. Cette ville nous a paru bien différente des autres villes traversées jusque là. En effet, nous avons trouvé beaucoup de spécialités du monde entier, beaucoup de boulangeries, les gaufres de Liège, des pâtisseries françaises, des macarons, etc... Cela est du au fait que Kobe est une ville qui accueille énormément d'étrangers, il y a beaucoup de chinois, de vietnamiens, d'américains et même une petite communauté française. La situation géographique de Kobe est assez intéressante, proche de Osaka et Kyoto, c'est une ville toute en longueur qui s'étend sur tout un flanc de montagne et donc des vues magnifiques sur la mer.
Nous rejoignons ensuite Himeji, en longeant l'océan. Nous avons traversé de magnifiques petits quartiers où les ruelles permettent le passage d'une seule voiture. Certains quartiers possédaient des maisons aux toits bleus, très jolis en bordure de plage.
Les ruelles au Japon sont plutot etroites...
Nous décidons de passer la nuit dans la banlieue de Himeji, afin d'être proches de cette ville pour les visites du lendemain mais surtout pour trouver un petit coin de verdure où planter notre tente. Cela ne fut finalement pas aussi simple que prevu et nous nous sommes ainsi retrouves a dormir dans la cour d'un temple sous les yeux de Bouddha. Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre anecdote 3.
Le lendemain nous nous réveillons sous une fine pluie. Cela ne nous dérange pas vraiment car la visite du château d'Himeji et une douche au Spa sont au programme. Le château d'Himeji est l'un des plus vieux et des mieux conservés du Japon. C'est normal étant donné qu'il n'a jamais été attaqué en 400 ans d'existence et qu'il a résisté aux différents tremblements de terre. Sa couleur blanche signe d'éclat et de richesse lui vaut également le nom de héron blanc. Malheureusement pour nous il est en rénovation jusqu'à mars 2015. Nous avons quand même pu admirer l'intérieur avec notamment une impressionnante collection d'armures de samouraï.
Le chateau de Himeji au milieu des echaffaudages
Armures de samourai
Le Spa a quant à lui été folklorique. Nous y allions pour prendre notre douche. Nous pensions que c'était une sorte de piscine et n'avons donc pas été surpris d'être séparés selon le sexe pour enfiler nos maillots de bain. Toutefois nous avons été quelque peu interpele lorsque nous n'avons pas trouvé de cabine pour se changer dans nos vestiaires respectifs. Et nous avons fini par comprendre que nous avions atterri dans une sorte d'onsen lorsque nous avons vu tout le monde se trimballer à poil. Les onsen sont en effet très répandus au Japon et correspondent à des bains publiques dans lesquels les japonais viennent se détendre. Il faut d'abord prendre sa douche. Pour se faire plusieurs pommeaux de douche sont alignés le long d'un mur. Chacun choisit sa place librement et s'assoit sur un tabouret pour se laver. Des miroirs sont également présents pour se raser, s'épiler les sourcils,... Une fois propre, on peut enfin se plonger dans un bain d'eau très chaude (autour de 42 degrés) pour se relaxer. Le Japon étant une île volcanique, beaucoup d'onsen sont sur une source d'eau chaude naturelle mais dans notre cas l'eau était chauffée artificiellement.
Pour couronner le tout, nous étions le 05 mai, journée des enfants au Japon. Du coup beaucoup de japonais accrochent des poissons plus ou moins grands au sommet d'un mât dans leur jardin. Le poisson du haut est toujours noir et représente le père. Celui du dessous est rose, symbole de la mère. Celui ou ceux du dessous sont bleu, vert ou orange pour représenter les fils de la famille. C'est en gros une manière aux parents de souhaiter réussite et bonheur à leur(s) fils. Eh oui, bien que le Japon ne pratique pas la politique de l'enfant unique, avoir un fils semble être plus préférable qu'une fille.
Poissons volants
Nous avons ensuite rejoint Okayama en une journée et demie en traversant de nombreuses petites collines. À Okayama, nous avons visité le Koraku-en, l'un des plus beau jardin de promenade du Japon. Ce n'est pas un jardin très étendu mais très varié. Nous avons pu y admirer une plantation de thé, des rizières, des étangs et ruisseaux, une forêt de bambous, des petites maisons de thé. Tout cela présenté de manière très harmonieuse.
Collines sur la route d'Okayama
Vue d'ensemble du jardin Koraku-en
Attention a regarder ou on met les pieds en traversant ce pont
Nous avons ensuite pris le ferry au port de Uno pour rejoindre Takamatsu sur l'île de Shikoku. En effet, l'île de Shikoku est reliée à l'île de Honshu par trois grands ponts. Deux d'entre eux sont interdits aux cyclistes et seul le pont le plus a l'ouest possede une piste cyclable. Nous le prendrons d'ailleurs plus tard pour revenir sur l'ile de Honshu. Nous avons donc décidé de respecter les règles et de prendre le ferry pour traverser (et oui, cela nous a sûrement évité l'anecdote n*4). Le ferry n'était pas très cher, 1050 yens par personne (1 personne et un vélo), ce qui représente un petit peu moins de 8 euros.
Bien que ce pont soit tentant...
...nous avons du nous resoudre a prendre le ferry
Une fois arrives a Takamatsu et après avoir dégusté la spécialité locale, les sanuki udon (délicieuses nouilles epaisses de blé), nous continuons nos visites de jardin en nous rendant au Ritsurin-Koen. C'est également un jardin de promenade avec des paysages différents à chaque regard. De petites allées sablonneuses sillonnent ce jardin à travers les étangs, les collines et les maisons de thé.
Jardin Ritsuri-koen
Le calme de ce lieu nous quitta rapidement a l'heure du campement lorsque nous nous sommes retrouves a nouveau au milieu de discussions interminables et incompréhensibles. En effet, apres avoir vaguement compris que nous ne pouvions pas camper dans le parc attenant a une piscine ou nous avions decide d'elire domicile, nous nous sommes retrouvés à chanter du Polnareff dans la voiture d'un japonais qui nous conduisait sur notre nouveau lieu de campement: le jardin de la belle famille du receptionniste de la piscine. Vous n'avez rien compris, et bien nous non plus. La sœur de cette personne parlait très bien anglais. Nous avons passé un très bon moment en sa compagnie en pouvant etancher notre soif de questions que nous avions au sujet des japonais.
Notre campement dans la cour d'une maison
Nous avons ensuite fait un petit détour vers la petite ville côtière de Marugame, qui assure 90% de la production nationale d'éventails traditionnels en papier. Un petit musée gratuit est consacré à leur fabrication et c'est d'ailleurs dans cette ville que notre compteur a commencé à afficher 4 chiffres. Et oui, ça y est: les 1000 kms ont été franchis (mais pas de saké pour le fêter).
Confection d'eventails traditionnels
Plat de nouilles pour feter les 1000 premiers kilometres
Nous avons ensuite rejoint Kotohira afin de visiter le Konpira-san, sanctuaire qui trône au sommet d'une colline abrupte. Il faut gravir 785 marches de pierre pour atteindre le temple principal (et oui, nous n'avions pas assez mal aux jambes a cause du vélo).
Plus que 3 marches
Ensuite, nous avons traversé l'île d'est en ouest sur deux jours pour rejoindre Matsuyama. Et c'est durant ces 2 jours que nous avons pu découvrir le côté sauvage de cette île. En effet, de somptueux paysages s'offraient à nous: montagnes verdoyantes, rizières à perte de vue, plantations de thé, champs de blé. Nous avons eu l'impression de changer de pays. En effet, cette île est peu touristique et encore assez sauvage. Chaque petite parcelle plate est utilisée.
Collines surplombant les rizieres
Nous sommes arrivés aujourd'hui à Matsuyama, sous la pluie. Et oui, cela faisait 5-6 jours que nous roulions sous un beau soleil. D'ailleurs, nous avons remarqué que dès que nous prenons un jour de repos, il se met à pleuvoir: faut-il arrêter de prendre des jours de repos? Nous avons profite de ce temps maussade pour prendre un bain au Dogo Onsen. C'est un des onsen les plus anciens et les plus populaires du Japon. Les sources d'eau chaude sont ici naturelles ce qui en rajoute encore plus au charme du lieu.
Batiment principal de Dogo Onsen
Comme expliqué dans la page d'accueil, ces 12 derniers jours ont rimé avec bizarreries culinaires. En effet, la gastronomie japonaise est assez eloignee de la gastronomie francaise, bien qu'elle aussi soit tres raffinee. Et le fait que toutes les indications soient en japonais en rajoute encore plus a ce mystere car il nous arrive couramment de ne pas exactement savoir ce que nous ingurgitons. Et en un peu plus d'un mois notre palais est passe par toutes les emotions.
Les traditionnels sushis prepares avec le poisson presente en vitrine
Boulettes fourrees au poulpe que l'on trempe dans un bouillon
Sandwich aux spaghettis, dose de feculents assuree
Confiture noire, on ne sait toujours pas si c'est a base d'algues ou d'autres choses
Bonbons rigolos
Glace italienne ayant attrapee la rougeole
Et ceci n'est qu'un petit echantillon des bizareries qui sont entrees dans nos bouches ces dernieres semaines...
