Anecdote 3
Faire du camping sauvage au Japon n'est pas très compliqué. En effet malgré la forte densité de population et donc la quasi impossibilité d'être totalement à l'abri des regards indiscrets, le sentiment de sécurité qui règne dans ce pays encourage à camper à peu près n'importe où. Ainsi nous essayions au début de nous enfoncer le plus profondément possible dans les forêts pour passer inaperçu. Mais les forêts étant assez denses au Japon, nous nous sommes peu à peu mis à camper dans les parcs, les terrains de sport ou les cimetières étant donné que cela ne semblait pas déranger les japonais. C'étaient même en général les lieux qu'ils nous conseillaient lorsque nous leur demandions où dormir. Nous avons ainsi pris l'habitude de leur demander où passer la nuit lorsque l'heure de monter le campement est venue.
Ce jour là nous avions décidé d'élire domicile dans un petit village. Comme d'habitude, nous mimons à un papy croisé sur le bord de la route que nousvoulons monter notre tente dans le coin et lui demandons où cela lui semble le plus judicieux. D'après lui un petit parc à 500m de là fera l'affaire. Nous nous dirigeons donc vers notre futur domicile rt nous rendons compte une fois arrivés devant qu'il est vraiment petit, exposé à tous les regards et ne possède pas de toilettes.
La nuit étant encore loin, nous décidons de chercher ailleurs en nous enfonçant dans un petit chemin. Nous trouvons rapidement un coin d'herbe qui ferait très bien l'affaire. Nous demandons aux 2 mamies travaillant dans le jardin jouxtant ce terrain s'il est possible d'y camper. Elles semblent hésiter car ce terrain borde une forêt et les ratons laveurs qui y rodent pourraient nous embêter durant la nuit. Ce ne sont d'ailleurs pas les premiers japonais qu nous parlent des méfaits de cet animal. Nous avons pour le moment un peu de mal à les croire car nous avons campé plusieurs fois dans des forêts sans aucun souci. Et puis le raton laveur dans Pocahontas semblait être gentil.
Quoiqu'il en soit elles nous indiquent un lopin d'herbe 20m plus loin qui semble plus les satisfaire et nous conviendra également. Nous comprenons vaguement que ce terrain appartient à un de leurs amis. L'affaire semble conclue et nous commençons à déballer la tente en les regardant s' éloigner. Ce n'est que pour mieux les voir revenir 5 minutes plus tard accompagnées d'un homme plus jeune d'une quarantaine d'années. Il parle assez bien anglais et nous dit qu'il doit aappeler le propriétaire du terrain pour savoir s' il accepte que nous plantions la tente ici. Il raccroche 5 minutes plus tard en nous disant que c'est bon. Mais avant que nous puissions définitivement élire domicile ici, il doit encore appeler le maire pour avoir son accord. Le maire semble un peu plus hostile à l'idée que le propriétaire car il souhaite venir sur place pour juger de la situation. Nous l'attendons 5 minutes environ. Une fois arrivé, il examine les lieux pour finalement nous donner son accord. Mais lui aussi semble un peu chagriné par la présence des ratons laveurs. De plus ils ont peur que nous mettions le feu au terain même si nous leur expliquons que nous n'utiliserons le réchaud que sur la route. Mais leur inquiétude principale réside dans l'absence de toilettes. Ils comprennent à peu près comment Pierre-Jean peut se débrouiller mais ils ont plus de mal à imaginer comment Sabrina va faire.
Après une longue discussion entre eux, ils en viennent à la conclusion que le temple du village répondrait mieux à nos besoins car il est doté de toutes les commodités. Nous partons donc avec le maire, les 2 mamies et le jeune de 40 ans (nous avons appris que c'est le fils d'une des 2 mamies) en direction du temple. Arrivés là-bas, le lieu nous semble parfait pour camper. La cour du temple est plate et en terre et il y a des toilettes. Nous les remercions pour leur aide. Ils en profitent pour nous présenter le propriétaire du terrain où nous avons failli camper qui habite juste à côté du temple avec sa petite famille. Après quelques discussions avec tout ce petit monde, chacun est rentré chez soi et nous nous sommes attelés au montage de notre tente sous les yeux de Bouddha.
A peine terminé, nous recevions déjà la visite du propriétaire du 1er terrain et de ses 4 filles qui nous apportaient du riz et du boeuf aux oignons pour notre dîner. S' ensuivirent le maire qui nous donna des fraises de son jardin, puis le fils de 40 ans qui nous indiqua sur des cartes qu'il avait imprimées le spa le plus proche (nous lui avions mentionné que nous avions besoin d'une douche) et enfin les 2 mamies accompagnées de 3 de leurs copines pour une séance photo nocturne. Le lendemain matin nous avions de nouveau droit a deux boulettes de riz, 4 boissons energisantes et 2 pommes.
Nos deux bienfaiteurs: notre traducteur et Bouddha
