De Vancouver à Banff
Après un peu plus d’une semaine d’attente, nous avons enfin pu récupérer nos passeports tamponnés avec le précieux visa américain. Nous étions un peu soulagés car nous les avons reçus le vendredi précédent un long week-end et nous n’avions pas trop envie d’attendre 3 jours de plus à Vancouver. Nous avons ainsi pu vraiment débuter notre voyage au Canada dès le vendredi après-midi.
Nous avons fait le choix de prendre la direction de Whistler en suivant la route 99. Cette route est connue pour donner des points de vue magnifiques car elle est coincée entre les montagnes et l’océan. Et il faut avouer que nous en avons pris plein les yeux. Contrairement aux idées reçues, la couleur de l’eau est ici bleue turquoise et nous aurait presque fait croire que nous longions la mer des Caraibes. Et en tournant la tête de l’autre coté nous pouvions observer les neiges éternelles recouvrant les hauts sommets des chaines de montagne.
Pour profiter davantage de ces paysages grandioses nous avons randonné sur le Stawamus Chief à proximité de Squamish, à mi-chemin entre Vancouver et Whistler. Malgré une grimpette assez raide nous avons atteint le sommet d’où nous avons pu jouir d’une magnifique vue sur les montagnes alentours et sur la mer couleur émeraude. Ce fut également l’occasion de faire notre première rencontre avec les chipmunks, sorte de petits écureuils rayés à l’affut de la moindre miette de nourriture pouvant trainer par terre. Dans ces coins touristiques ils sont tellement habitués à l’homme qu’ils n’hésitent pas à venir jusqu’aux pieds des pique-niqueurs ce qui à tendance à effrayer quelque peu Sabrina.
Sommet du Stawamus Chief
Vue sur les montagnes alentour
Chipmunk qui a mange un peu trop de chips
Nous avons eu la chance d’arriver à Squamish le bon week-end car une competition internationale de bucheronnage était tenue le dimanche après-midi. Une trentaine de bucheron(ne)s venus principalement du Canada et des Etats-Unis mais aussi du Danemark, de Nouvelle-Zélande et d’Australie se sont affrontés durant 4h sur des épreuves aussi variées que divertissantes. Il devait ainsi couper des énormes troncs à la hache, à la scie ou à la tronçonneuse. Le lancer de haches était également au programme et faisait passer les adeptes du lancer de fléchettes pour des petits joueurs. Certaines épreuves demandaient un peu moins de force et plus d’agileté comme celle où un tronc de 4m de longueur environ flottait sur un plan d’eau. Deux compétiteurs se tenaient debout de part et d’autres de ce tronc et devaient le faire tourner avec leurs pieds dans le but de déséquilibrer leur adversaire et de le faire tomber à l’eau. Mais le clou du spectacle à nos yeux revient à l’escalade de troncs. Dans cette épreuve les concurrents doivent grimper au sommet d’un tronc de 30 mètres de hauteur à l’aide d’une corde et de chaussures à crampons et redescendre ensuite le plus vite possible. Les meilleurs y parviennent en 16 secondes, autant dire que la descente se fait quasiment en chute libre. Ca nous a beaucoup amusés et c’était marrant de comparer les photos avant et après le spectacle.
Au debut des epreuves
A la fin des epreuves
Lancer de haches: attention aux voitures qui passent derriere
Comment couper une buche en hauteur
Le jeu de jambes est egalement important chez les bucherons
Juste avant de rejoinder Whistler nous avons fait une randonnée au lac Garibaldi. Malgré un paysage assez monotone durant la majeure partie de l’ascension, la vue au sommet est à couper le souffle. Ce fut en effet notre première rencontre au Canada avec un lac plus bleu que bleu. Et le glacier en arriere plan venant se jeter dans le lac en rajoute encore plus a ce decor grandiose. Malgré la temperature un peu fraiche de l’eau nous n’avons pas pu resister à une petite baignade.
Baignade rafraichissante
Nous avons ensuite enchainé avec la visite de Whistler où nous ne sommes pas restés très longtemps. Cette ville très touristique est en effet très efficace pour vider les poches des vacanciers. Nous avons préféré n’y rester qu’une après-midi pour faire une petite ballade dans le centre qui n’en reste pas moins joli et rappelle les villages des Alpes. Nous avons donc repris la route pour atterrir 20 kms plus loin dans une ville quasi fantome rappelant un peu les villes du Far West où seul le sifflement du train passant dans la gare déserte met un peu d’animation.
Whistler a accueilli les Jeux Olympiques d'hiver en 2010
A partir de cette ville nous avons bifurqué vers l’est et à notre grande surprise nous avons traversé 200 kms de zones assez désertiques. On a en effet l’image du Canada avec d’immenses forêts vertes mais certains endroits sont beaucoup plus arides avec une vegetation qui a beaucoup de mal à trouver suffisamment d’eau pour pousser. C’est le cas de toute la zone entourant Kamloops. Ce fut pour nous l’occasion de nous arrêter pique-niquer au ranch de Hat Creek qui servait de halte aux voyageurs lors de l’époque de la ruée vers l’or. Nous avons ainsi pu voir des calèches de l’époque, admirer un forgeron maniant les outils utilisés il y a 200 ans (ce qui nous a valu un clou forgé sous nos yeux en souvenir) ou encore nous exercer au jeu du lancer de fer à cheval. Quelques kilomètres plus loin nous nous sommes arrêtés dans un mini-village reconstitué comme à l’époque des cow-boys et servant régulièrement de décor pour des films. On avait vraiment du mal à se croire au Canada.
Ou sont passes les cedres geants?
Quand le bitume laisse place aux ponts en bois
Forgeron a l'ouvrage
La petanque de nos ancetres
Une diligence ayant echappe aux attaques de bandits
Mais en quelques dizaines de kilomètres, le paysage s’est totalement transormé pour redevenir à nouveau beaucoup plus verdoyant. Cette zone est considérée comme l’une des plus belles du Canada, pour preuve les parcs nationaux s’y succèdent. Nous avons remis nos chaussures de marche et sommes repartis à l’assaut des sentiers de randonnée canadiens. Nous avons ainsi pu humer l’odeur des choux-puants dont les ours du parc national du mont Revelstoke se font un festin. (Mal)heureusement pas d’ours en vue ce jour là. Nous avons également grimpé jusqu’au glacier Asulkan dans le parc national des glaciers. Les marmottes étaient de sortie ce jour là et tout comme les habitants du Canada, elles se portent bien par rapport à leurs homologues françaises. Et enfin les randonnées aux lacs Emerald, Louise, Agnes et Moraine nous ont une nouvelle fois offert un dégradé de couleurs de l’eau allant du bleu turquoise au vert émeraude.
Sentier des choux puants
Sur le chemin du glacier Asulkan
Au pied du glacier Asulkan
Resultat de millenaires d'erosion
L'ogre du lac Emeraude
La couleur emeraude du lac Emerald
Lac Louise vu d'en bas
Vu d'en haut il parait tout de suite plus vert
Lac Agnes
Lac Moraine: presque aussi bleu que le tee-shirt de Sabrina
Cette région riche en glaciers voit ses cours d’eau devenir de violents torrents lors de la fonte des neiges en été. La ville de Golden en particulier est réputée comme étant l’une des villes les plus propices au monde pour s’adonner au rafting. Nous n’avons pas pu resister à la tentation d’affronter la rivière Kicking Horse qui offre une succession de rapides de force 4. Ca ne parle probablement pas beaucoup aux non-habitués de ce sport. Cela signifie en gros qu’il ne faut pas tomber du raft sous peine de boire une sérieuse tasse. De toute manière la temperature de l’eau à 3 degrés ne donne pas envie de s’y baigner. Ca secoue vraiment et la couleur blanche de l’eau chargée de particules fines de roches en rajoute encore plus au pouvoir surnaturel de cette rivière. Heureusement nous nous sommes bien accrochés pour ne pas tomber et nous nous sommes relaxés en passant la soirée à nous ballader dans les quelques ruelles de la ville de Field. Cette paisible ville est jalonnée de maisons en bois assez anciennes et donnent à ce lieu un air de “La petite maison dans la prairie”.
Rafting (la photo a ete prise quand les eaux etaient un peu plus calmes)
Eglise version "La petite maison dans la prairie"
Nous sommes actuellement dans la ville de Banff où nous avons pris une journée de repos. Nous devrions dès demain traverser les parcs nationaux de Banff et Jasper en empruntant la Icefield Parkway (promenade des glaciers). Cette route est bordée par des glaciers et devrait nous offrir des paysages encore plus spectaculaires.