De Tokyo a Ise
Jeudi 10 avril, ça y est, la vraie aventure débute!
Nous passons notre jeudi et une partie du vendredi à quitter Tokyo. Malgré le fait que ce soit une gigantesque mégalopole, il est assez facile de se déplacer sur les trottoirs à vélo même si nous devons faire un peu de slaloms de temps en temps.
Trottoir bonde a Tokyo
Nous continuons notre route en longeant la côte afin d'éviter les zones montagneuses qui sont assez importantes au Japon. D'ailleurs, même avec ces précautions, nous avons du passer le col de Motohakone afin d'éviter un grand détour par la péninsule de Izu. Nous avons pu nous rendre compte que les pentes sont assez raides, une moyenne de 10% avec des maximums à 17%. Il est difficile à dire si c'est le cas pour tous les cols ou bien si celui là était particulièrement abrupte par rapport aux autres.
Du bord de mer...
... a la montagne
Fete religieuse le long de l'ascencion
Enfin au sommet apres 850m de denivele
Une fois arrivés en haut, nous avons pu visiter un temple avant de rejoindre la ville côtière de Mishima avec une magnifique descente de 12 Kms. Dans cette ville, nous avons trouvé une piscine municipale où nous avons passé plus de temps dans les vestiaires que dans l'eau. Nous avons d'ailleurs trouvé sympa leur système de séchage de maillot de bain. C'est une sorte de petite essoreuse. Le maillot de bain est mis dedans. Il suffit ensuite d'appuyer 10 secondes sur un bouton pour retrouver son maillot de bain quasiment sec. C'est tres utile aussi pour secher ses vetements apres un lavage a la main. Nous avons également trouvé un endroit pour camper en plein centre ville, dans une petite forêt de bambous. Nous devons avouer que nous nous sommes faits gentiment expulser le lendemain matin vers 9h, ce qui ne nous a pas du tout ennuyés car on s'apprêtait à plier la tente.
Un de nos campement sauvages
Ensuite, nous avons continué à longer la côte, puis nous avons traversé de nombreux petits quartiers aux ruelles typiques et calmes afin de rejoindre Yui où nous avons planté notre tente, au milieu d'une forêt d'orangers. Et quelle belle surprise au réveil, une magnifique vue sur le Mont Fuji.
Ruelle typique du Japon
Vue sur le mont Fuji depuis les plantations d'orangers
Après quelques coups de pédales, nous avons rejoint la ville de Shizuoka où nous avons rencontré Junko, charmante habitante du quartier où nous avions décidé de camper. Elle nous a indiqué un endroit où nous ne serions pas embêtés, en effet les habitants des cimetières sont en général plutôt calmes. Tellement contente de parler anglais avec nous qu'elle est venue nous voir pour le petit déjeuner avec du thé froid et des gâteaux. Nous avons passé pas mal de temps à discuter avec elle afin d'en connaitre davantage sur le mode de vie des japonais.
C'était la journée des cadeaux car quelques minutes après le départ de Junko, nous avons rencontrés un autre japonais qui sortait de la forêt avec un sac plein. Il avait l'air gentil et essayait de communiquer avec nous mais uniquement en japonais!!! C'était juste incompréhensible. Il nous a offert une espèce de racine, nous avons compris que c'était du bambou. Nous étions touchés par ce geste et à la fois, un peu sceptiques. Comment cuisiner la racine de bambou???? Le morceau de bambou dans nos sacoches, on se dirigeait vers Shimada. Sur la route, comme par chance, nous tombons sur une petite boutique qui vendait des racines de bambou. Le gérant parlait bien anglais et nous a expliqué qu'il fallait l'ouvrir et puis faire cuire le cœur dans de l'eau pendant 20-25 minutes et que l'on pouvait ensuite l'ajouter dans de la soupe Miso. Un de ces employés nous a gentiment ouvert notre racine, d'un coup de hachette! Et oui, un simple couteau n'aurait pas fait l'affaire.
Nos coupeurs de bambou
Nous avons donc continué notre route en direction de Shimada et ce fut notre première journée avec un vent de face (et bien, je peux vous dire que c'est comme les côtes, je n'aime pas ça du tout, je dirai même que c'est pire). Shimada est une grande ville industrielle, nous avons passé plus d'une heure à traverser cette ville et ses nombreux concessionnaires automobiles. Une fois arrivés à la sortie de la ville, la nuit approchant, il était temps de trouver un lieu de campement. Arrivé au sommet d'une petite côte, Pierre-Jean entama une discussion avec une personne à scooter, Ricardo. Il est argentin et passionné de cyclisme. Il était curieux de savoir ce que l'on faisait ici. Il nous proposa spontanément de venir boire une boisson chaude chez lui et de prendre une douche. Au fur et à mesure de la discussion, il nous invita même à dormir. Il avait une grande maison située dans la campagne de Shimada, au cœur des champs de thé vert.
Nous avons donc passé une soirée très agréable en sa compagnie. Il nous a fait découvrir les poissons séchés et le Nato, spécialité japonaise indescriptible, autant visuellement que gustativement.
Ricardo, notre hote d'une nuit
Plantations de the vert
Plantation de riz
Le jeudi 17, nous quittons donc Shimada très tôt, en même temps que Ricardo pour rejoindre Hamamatsu. Nous passons un peu de temps dans un internet café afin de mettre à jour le blog et regarder un peu nos emails. Il est vrai que le Japon est un pays où il y a le wifi partout mais c'est rarement gratuit. Les internets cafés sont assez chers en comparaison du coût de la vie. Nous passons une nuit dans cette ville et nous sommes réveillés par les nombreuses gouttes d'eau qui tombaient sur la tente. Et oui, notre première journée de pluie nous attendait au plus grand bonheur de Sabrina. Parés de nos vêtements de pluie nous longeons la côté et traversons la campagne japonaise. Sur un chemin perdu au milieu de nulle part, nous avons l'agréable surprise de rencontrer Ara Kawa. Il parle un bon anglais pour un japonais et connaît bien notre pays puisqu'il a une amie française. Après 20 minutes à bavarder, il décide de nous emmener dans son mini camion au café (seven eleven) le plus proche pour boire un verre. Nous apprenons qu'il est potier et nous offre 2 tasses de sa confection avant de nous dire au revoir. Nous finirons la journée à camper au sec dans un parc, la pluie s'étant arrêtée dans l'après-midi.
Chargement des velos dans le mini camion d'Ara Kawa (nous n'avons fait que 3kms)
Le lendemain fut une journée courte car nous avons pris le ferry pour rallier Toba depuis Irago (1020 yens par personne et 1550 yens par vélo). C'est sous une nouvelle journée pluvieuse que nous avons rejoint Ise oú nous avons pris une journée de repos afin d'écrire ces quelques lignes.
