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le monde à l'envers

De Mazatlan a Mexico City

 

Nous arrivons à Mazatlan sous un beau soleil. La traversée en bateau a été calme et nos vélos bien attachés à une barrière sur le ponton n'ont pas du tout souffert du voyage. Nous disons au revoir aux cyclistes espagnols qui ont un contact ici pour dormir gratuitement et nous nous enfonçons dans la ville pour trouver un hôtel. Il faut savoir que cette ville est divisée en 2 parties: la zone Sud comprend le centre historique et est majoritairement habitée par les mexicains alors que la zone Nord appelée "Dorada" est envahie par les hôtels pour touristes se faisant bronzer sur les plages. Nous préférons séjourner dans la partie Sud et ça tombe bien car c'est la plus proche du port où nous avons débarqué. Les quelques kilomètres à vélo dans cette ville de 600 000 habitants se font sans problème car nous longeons la majorité du temps la "malecon", c'est à dire le bord de mer qui comprend une piste cyclable sur le trottoir. Après avoir rapidement trouvé un hôtel bon marché, nous décidons d'arpenter les rues. Et nous tombons tout de suite sous le charme. En effet la place centrale est joliment aménagée avec des cocotiers et un kiosque. La cathédrale lui faisant face présente une architecture des plus impressionnantes. Et que dire des maisons colorées à flanc de falaise aux formes variées et du marché très vivant. Cela nous change des villes de la Basse Californie beaucoup plus tranquilles et surtout beaucoup moins influencées par l'architecture coloniale espagnole. On se sent vraiment au Mexique. On passe 2 jours à déambuler dans les ruelles, à flâner sur la Malecon et à nous faire bronzer sur la plage, enfin surtout pour Sabrina car Pierre-Jean préfère rester à l'ombre.

 

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Et de une...    La fameuse cathedrade de Mazatlan

 

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Qui va se faire dorer au Soleil?

 

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 Qui va depenser toute son argent au marche?

 

Nous décidons ensuite de reprendre la route. Oui mais laquelle? Il y a en effet 2 chemins bien différents pour se rendre à Mexico située à 1000kms de là. Le premier consiste à aller plein Sud en longeant l'océan puis une fois arrivés vers Puerto Vallerta, bifurquer vers l'Est pour rejoindre Guadalajara puis Mexico. L'inconvénient est que la côte est envahie par les touristes américains. De plus c'est la voie la plus rapide pour rejoindre la capitale et elle est donc très empruntée par les voitures et les camions. Du coup on préfère opter pour la 2ème solution, c'est à dire passer par les hauts plateaux en nous dirigeant immédiatement plein Est vers Durango. Le problème est que cette route passe en une centaine de kilomètres environ de 0m à 2800m d'altitude. Et on ne se sent pas prêts pour une telle grimpette. Du coup, forts de notre première expérience en stop quelques jours plus tôt, on décide de sortir un peu de la ville pour nous mettre dans la bonne direction et de récidiver. En chemin, nous croisons par hasard le couple espagnol en train de tenter la même chose. Eux veulent prendre la route longeant la mer mais préfèrent faire du stop sur les 200 premiers kilomètres pour éviter le plus gros du traffic. Ce serait trop dangereux avec leur bébé. Ils nous apprennent que cela fait 2h qu'ils tentent sans résultat. Du coup ils se sont résignés à prendre le bus partant 2h plus tard. Cela nous décourage un peu car si des cyclistes parlant espagnols et possédant l'arme ultime pour le stop, c'est-à-dire un bébé, ne parviennent pas à trouver une voiture, il y a peu de chance qu'on réussisse. Mais on se dit que l'on va dans une direction différente et c'est peut-être notre jour de chance. On tente durant 2h de trouver un véhicule mais nous n'avons pas plus de réussite que les espagnols. Nous décidons donc d'avancer de 20kms en direction de Durango (on s'était assuré avant que c'était plutôt plat) pour cibler davantage les voitures allant dans la bonne direction. Après une bonne nuit de sommeil, nous refaisons du stop le lendemain matin. La seule voiture à s'arrêter sera celle de la Police pour nous dire que nous aurions plus de chance d'arrêter un véhicule quelques kilomètres plus loin. En effet, à cet endroit se situe la frontière entre l'état du Sinaloa et l'état de Durango et tous les véhicules doivent ralentir à cet endroit car ils sont susceptibles d'être fouillés. Nous restons 1h ici à discuter avec les "douaniers". Les policiers leur avait donné pour mission de nous arrêter un véhicule pour Durango. Au final, ils nous arrêteront le bus se rendant dans cette ville. C'est un peu moins économique que ce que nous avions espéré mais c'est mieux que rien. On monte dans le bus et on profite durant les heures suivantes des magnifiques paysages de montagne. Comme nous l'avions anticipé, la route monte pendant très longtemps et cela nous aurait pris plusieurs jours pour avaler tout ce dénivelé.

 

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 Il faut etre plus sexy pour que ca fonctionne Pierre-Jean!

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC02116.jpgApres 2 heures de bus, une pause s'impose.


Nous arrivons à Durango de nuit et la température à 1900m d'altitude est bien différente de celle à Mazatlan. Il doit faire moins de 10 degrés et on a l'air de vrais touristes avec nos shorts. Du coup on se dépêche de trouver un hôtel dans le centre historique et d'enfiler une tenue plus chaude. Un petit tour en ville le soir même nous donne déjà  une première bonne impression de la ville. Cela se confirme le lendemain avec la visite du centre historique. C'est vraiment sympa avec les villes mexicaines; on a beau être dans une métropole de 600 000 habitants, les monuments historiques se concentrent sur une petite zone facilement visitable à pied. Cette zone comprend souvent aussi des musées, des parcs, un marché où il est possible d'acheter tout et n'importe quoi ainsi que de nombreux commerces et restaurants. La périphérie est souvent plus banale car construite plus récemment et ne vaut pas le déplacement. C'est aussi là qu'on a le plus de chances de faire de mauvaises rencontres.

 

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 Ils sont bien loges les etudiants de Durango.

 

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Et de deux...       La cathedrale de Durango by night: MAGNIFIQUE.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC02168.jpgPetit apero mexicain.


Après 2 jours à découvrir cette ville, nous remontons sur nos montures. En effet, bien que nous soyons autour de 2000m d'altitude, nous sommes sur un plateau et même si le profil n'est pas tout plat, nous savons que nous ne devrions pas avoir d'énormes cols à gravir pour rejoindre Zacatecas, la prochaine ville sur notre route. Mais malheureusement pour nous d'autres petits soucis vont se présenter. Tout d'abord, après la première journée de vélo suivant la sortie de Durango, nous décidons de camper au bord d'une route calme. Pas facile d'ailleurs de trouver un endroit de camping le long de cette route bordée de champs clôturés dont l'entrée est fermée par un cadenas. La nuit sera plutôt mouvementée car après la visite des abords de la tente par un chien, puis l'arrêt d'une voiture pendant plusieurs minutes nous laissant imaginer les pires scénarios, ce seront finalement les rats qui nous auront pourri la nuit. En effet, ces derniers ont décidé d'attaquer nos sacoches et même notre tente à la recherche de nourriture. Malgré nos coups de poing répétitifs contre les parois de la tente pour les faire fuir, ces petits intrépides ne mettaient pas plus de 2 minutes pour revenir continuer leur besogne. Au réveil nous ne pouvions que constater les dégâts: un trou dans la tente et dans 2 sacoches. Nous avons utilisé des rustines pour réparer tout cela et au final nous avons maintenant plus de rustines sur notre matériel que sur nos chambres à air.

Cependant nos mésaventures ne s'arrêtent pas là. Nous ne nous sentions tous les 2 pas dans notre assiette au réveil nous obligeant à faire une petite journée de vélo et nous reposer dans le petit village de Nombre de Dios. Sabrina a eu la chance de voir son état s'améliorer le lendemain par contre Pierre-Jean présentait de la fièvre et d'autres symptômes parfaitement décrits dans cette chanson (cliquez ici). Une bonne journée au lit ainsi qu'un régime à base de riz, banane et Coca auront suffi à le remettre sur pied. La journée de vélo suivante se passera sans problème. Par contre le lendemain matin c'est au tour de Sabrina de présenter de la fièvre et des vomissements. Virus, effet de l'altitude ou indigestion (peu probable), on ne connaît pas la cause de ces maux mais leur accumulation nous a obligés à prendre le bus sur les derniers 180kms pour Zacatecas.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC02344.jpgUn moyen radical d'eliminer les rats.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC02193.jpgPierre-Jean plus blanc que blanc

Après une journée et une nuit de repos, Sabrina se sent mieux le lendemain et nous visitons cette ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Et nous ne pouvons qu'approuver ce label. Cette ville de 130 000 habitants a prospéré depuis la 2ème moitié du XVIème siècle lorsque les conquistadors espagnols y ont découvert d'importantes mines d'argent. Durant des siècles ils ont fait travailler dans des conditions très dures les peuples indigènes pour accéder à cette ressource. Certaines mines sont encore exploitées aujourd'hui mais dans des conditions beaucoup plus éthiques. Nous avons pu visiter la mine El Eden ouverte aux touristes mais dont l'exploitation s'est arrêtée dans les années 1960s car trop proche de la ville. La richesse tirée de cette ressource naturelle se voit dans l'architecture élaborée des bâtiments coloniaux dont la cathédrale est sans aucun doute la pièce centrale. Outre son architecture, cette ville doit également sa beauté au fait qu'elle soit construite à flanc de collines, même si les nombreuses marches rendent sa visite un peu sportive. Enfin, la ville prend une toute autre dimension la nuit avec un éclairage qui ne se fait non pas par lampadaires mais par des ampoules incrustées dans le trottoir. Cet "éclairage par le bas" met encore plus en valeur son architecture. Et au petit matin les vieilles traditions  refont surface avec les ânes déambulant dans les rues du centre chargés de jarres d'aguamiel pour être distribué aux passants. Bref nous avons adoré cette ville mais il a fallu la quitter pour partir à la découverte d'une autre ville promettant d'être au moins tout aussi belle: Guanajuato.

 

 

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Les musees ont du style a Zacatecas

 

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Les nombreux cireurs de chaussures qui de temps en temps osent nous demander pour cirer nos baskets. 

 

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Les rues colorees et abruptes de Zacatecas 

 

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 C'est un eclairage de fou, non?

 

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Quoi ma gueule, qu'est ce qu'elle a ma gueule?

 

Mais avant cela il fallait rouler environ 300kms. Et cette fois nous avons pu les parcourir entièrement à vélo sans rencontrer le moindre problème. Ça faisait bien longtemps que nous n'avions pas fait autant de vélo à suivre. Nous avons ainsi pu apprécier le caractère sauvage des hauts plateaux mexicains. Ici les cactus et les herbes constituent la seule flore. Dans ce décor de western les cow-boys sont bien présents. En témoignent les chevaux courant en horde sur la bande d'arrêt d'urgence des grandes routes. Ce fut bizarre après cette escapade campagnarde d'arriver à Aguascalientes, une ville de 600 000 habitants. Là aussi le centre historique présentait beaucoup de charme même si nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour l'apprécier car dès le lendemain matin nous reprenions la route.


Nous avons eu la bonne idée d'emprunter les routes secondaires pour nous rendre à Lagos de Moreno. Cet itinéraire est peu emprunté par les voitures qui préfèrent l'autoroute. Cela nous a donnés l'occasion durant 1 jour et demi de rouler au calme sous l'œil hagard des vaches cherchant un peu d'ombre auprès des cactus (attention quand même à ne pas trop s'approcher). Et lorsque nous avions l'occasion de traverser un village, ses habitants nous regardaient d'un œil tout aussi hagard. Il faut dire que nos vélos sont secoués dans tous les sens et ont tendance à faire pas mal de bruit sur ces routes à l'enrobée très vieillissant. Nous avons même eu droit dans un village à un méga dos d'âne fait maison avec de la terre d'au moins 1m de haut. Dans ces conditions difficile de passer inaperçu.

 

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Ca n'a pas l'air comme ca mais tout est sous controle.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC02360.jpgA ce moment precis, on se demandait bien si nos prochains 60 kms se ferait sur des chemins en terre...


Arrivés à Lagos de Moreno, nous avons là aussi tenté de prendre la route la moins empruntée pour rejoindre Léon. Mais cette fois avec moins de réussite car nous avons eu droit tout le long à une 2x2 voies. Et en plus en travaux. Mais comme les bonnes routes succèdent toujours aux mauvaises, nous avons eu la chance de traverser Leon, ville de 1,3 millions d'habitants, très facilement grâce à ses excellentes pistes cyclables. Ici il y a même des pistes cyclables sur le périphérique. Et en plus très bien séparées des routes pour voitures. De quoi faire rougir la plupart des villes européennes.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC02373.jpgNous esperons que les freins focntionnent.



Toutefois sortir d'une aussi grande ville prend du temps et nous étions toujours dans sa banlieue à la tombée de la nuit. Pas beaucoup d'endroits pour planter la tente à l'abri des regards et pas un hôtel bon marché en vue. Mais depuis quelques kilomètres un phénomène étrange attirait notre regard. On voyait des dizaines de piétons se balader à contresens sur la bande d'arrêt d'urgence de la 3x3 voies. Cela ne nous semblait pas le meilleur endroit pour faire une randonnée et avait même le don de nous agacer un peu car nous obligeait à nous décaler de ce que nous avions décrété être Notre bande d'arrêt d'urgence. Mais phénomène encore plus bizarre, pleins de campements de fortune étaient montés sur les parkings des stations essence ou dans les ruelles tranquilles. C'en était trop. Notre curiosité était éveillée et puis nous aussi avions besoin de camper quelque part avec les derniers rayons de soleil s'étant évanouis à l'horizon.

Du coup nous avons rejoint un campement d'une trentaine de tentes installées sur un terrain vague (on s'est dit que ce serait plus facile de planter nos sardines ici que sur le goudron des parkings). À peine avions nous demandé si nous pouvions planter notre tente au milieu de leur campement que nous étions accueillis les bras ouverts. Notre voisin de tente nous a même prêtés son balai pour enlever les quelques petits cailloux présents à l'endroit où nous voulions monter notre campement. Et question sécurité alors? Pas trop dangereux de camper avec des inconnus? On n'est pas fous, on avait pris soin au préalable de demander à quoi rimaient tous ces phénomènes bizarres que nous avions observés plus tôt. Et on nous a appris que tous ces squatteurs de bande d'arrêt d'urgence étaient des pèlerins se rendant à pied à San Juan de Los Lagos pour fêter la vierge de San Juan. Nos colocataires d'une nuit faisaient partis de cette nuée de pèlerins et étaient environ à mi-chemin après avoir parcouru 140kms à raison de 35kms par jour (les meilleurs en maths devineront depuis combien de jours ils sont partis). Nous n'avons pas eu de mal à croire leurs propos car la vierge était bien installée dans un petit autel au milieu du campement. Une assiette avec des tortillas, des pois et du riz était posée devant elle comme offrande. Inutile de préciser que notre repas fut comparable au sien car nos hôtes ont eu la gentillesse de nous offrir le couvert. En effet, chacun s'achète ce qu'il souhaite à manger pour les repas mais ces 3 ingrédients de base de la cuisine mexicaine sont gratuits pour toute la communauté. Nous aurions probablement refusé si ces pauvres gens devaient porter toutes ces victuailles durant la journée. Mais ce pèlerinage s'effectuant tous les ans est très bien huilé. Chaque village s'organise comme il le souhaite mais en général ils disposent tous d'un camion transportant les tentes et la nourriture. À 9h et à 16h les conducteurs du camion sont en charge de trouver un endroit pour faire une pause ou dormir et de cuisiner le repas pour les marcheurs. De plus il y a des voitures transportant les personnes âgées ou les enfants en bas âge. Les villes situées le long du parcours installent des toilettes. Comme quoi les mexicains peuvent aussi se montrer organisés parfois.

Après le repas nous avons eu droit à une séance photo devant la vierge (c'est là que la lumière était la meilleure). Ce n'est pas tous les jours que des européens s'invitent à leur pèlerinage. Du coup les femmes se prenaient photo avec Pierre-Jean tandis que les hommes lui préféraient Sabrina. La soirée fut conclue par une prière à la vierge. Tout ce beau monde s'est réveillé le lendemain à 5h au son de la clochette pour un départ nocturne à 6h. Les hommes les plus costauds portent la vierge sur leurs épaules pendant que les autres les suivent. Après leur avoir dit au revoir nous avons préfère retourner nous coucher. Le soleil ne se lève qu'à 7h30 et puis Guanajuato est à moins de 40kms.

 

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Mieux organise que le camping.

 

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Pierre-Jean et son harem.

 

https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC02387.jpgAvez-vous vu la vierge en tete de cortege?



C'est donc en début d'après midi et après avoir croisé des centaines d'autres pèlerins sur la bande d'arrêt d'urgence que nous avons rejoint cette ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les derniers kilomètres ont été un peu plus durs que prévu pour plusieurs raisons. D'abord la route y menant est assez étroite et tortueuse et ne possède pas de piste cyclable ce qui la rend assez dangereuse. De plus cette ville est construite à flanc de colline et plus on s'approche du centre, plus la pente est raide atteignant jusqu'à 12% dans le final. De quoi faire surchauffer nos cuisses. Enfin il y a beaucoup de tunnels pour éviter de franchir les collines les plus hautes. Au premier abord le cycliste est content de cela. Mais lorsqu'il s'aperçoit que ces tunnels n'ont pas de piste cyclable alors que les véhicules déboulent à 90km/h, possèdent un trottoir minuscule sur la gauche de la route et sont probablement soumis à des restrictions budgétaires sur l'électricité car il y a une minuscule ampoule tous les 100m, il rigole moins. Et pour couronner le tout toutes les rues sont à sens unique. Malgré toutes ces difficultés nous avons réussi à rejoindre la ville et trouver un hôtel près du centre pour être sûrs de ne pas avoir à prendre le vélo pour visiter.

Mais cela vaut la peine de se donner tout ce mal car cette ville est magnifique. Tout comme Zacatecas, elle a tiré ses richesses des mines d'argent présentes dans les collines environnantes. De cette fortune sont nées d'élégants bâtiments tous plus raffinés les uns que les autres. Mais la beauté de cette ville tient probablement à ses quartiers riches en couleurs. Ici presque toutes les maisons sont peintes avec des couleurs vives. Vu de loin, cela donne une mosaïque de couleurs à en rendre jaloux Elmer l'éléphant. Et puis l'ambiance des rues est très agréable. Les mariachis jouent des musiques traditionnelles sur les terrasses des restaurants tandis que les étudiants font revivre les soirées étudiantes d'antan en donnant dans la rue des "estudiantines", sorte de balade musicale dans la ville agrémentée de quelques verres d'alcool. Il faut dire que les ruelles très étroites présentes partout dans la ville sont toutes plus romantiques les unes que les autres. La plus romantique d'entre elles est probablement la rue du baiser où le passage entre les 2 façades n'est que de 70cms. La légende dit qu'un mineur tombé amoureux d'une fille noble dont le père refusait cette union aurait loué l'appartement faisant face à celui de sa chère et tendre dans cette même rue. La faible distance entre leurs 2 balcons leur permettait de s'embrasser discrètement à la nuit tombée. Cette ville est également culturelle puisqu'elle abrite le théâtre Juarez très richement décoré et surtout la maison d'enfance de Diego Rivera, l'un des peintres les plus célèbres du Mexique, aujourd'hui transformée en musée dédié à ses œuvres d'art.

 

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 Jamais deux sans trois...     La cathedrale de Guanajuato.

 

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Guanajuato vu d'en haut. 

 

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 Mais ou sont Romeo et Juliette?

 

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Les mariachis!!!

 

 

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 L'elephant Elmer version mexicaine


La sortie de la ville s'est mieux passée que l'entrée car nous avions eu le temps de prendre nos repères en 3 jours de visite. De toute manière nous n'avions pas beaucoup de kilomètres à parcourir car nous avions décidé de nous rendre au terminal de bus afin de rejoindre Mexico, la capitale du pays. Pas de col infranchissable ou de maladie cette fois mais seulement l'envie de gagner un peu de temps. En effet la saison des pluies arrive en mai en Amérique latine et nous ne sommes pas très en avance sur nos timelines. Et puis rentrer dans la ville de Mexico à vélo ne nous enchantait guère donc c'était un bon compromis. Pour ceux qui se posent la question, prendre le bus avec des vélos est très simple. Le vélo et les sacoches sont mis dans la soute et cela n'engendre pas de frais supplémentaires. De plus les bus sont très confortables avec climatisation, télé, sièges inclinables et toilettes. Cette fois on a même eu le droit à un sandwich, une boisson et un dessert offerts avec le ticket pour le repas du midi. En restant moins chers qu'en France les prix des billets sont tout de même assez élevés par rapport au pouvoir d'achat des habitants. Mais cela n'empêche pas beaucoup d'entre eux d'utiliser quand même ce moyen de transport.

Après 4h et demi de bus nous sommes arrivés sans encombre à Mexico. La centrale de bus étant située à 6kms au Nord du centre ville, nous avons tout de même dû faire un peu de vélo au milieu des voitures mais tout s'est bien passé. Nous avons finalement trouvé un hôtel très bon marché à côté de la place Zocalo située dans le centre historique de Mexico. Nous allons maintenant passer quelques jours à déambuler dans les différents quartiers de la capitale. Nous vous raconterons tout cela dans le prochain article.

 

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03/02/2015
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