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le monde à l'envers

De Leon a Penas Blancas

Il était plus de 21h lorsque nous sommes arrivés dans la ville de Léon. C'est la troisième plus grande ville et l'ancienne capitale du Nicaragua mais le centre reste très compact. Le Nicaragua est censé être le pays le plus sécuritaire d'Amerique centrale et du coup nous avons arpenté les rues du centre ville de nuit et avons trouvé un hôtel pas très loin du parc central. En effet notre bus nous avait laissé dans la rue très bruyante des auberges de jeunesse et nous ne voulions pas dormir dans ce lieu dédié au culte de la fête. Il faut savoir que le Nicaragua n'est pour le moment pas très touristique dans le sens où on voit très peu d'étrangers de plus de 30 ans voyager en famille ou en tour organisé. Par contre les backpackers, c'est-à-dire les jeunes routards voyageant avec un énorme sac à dos, ont quant à eux découvert tout le potentiel de ce pays et ont envahi la place. En effet, le Nicaragua présente des caractéristiques assez similaires à son voisin le Costa Rica mais avec des prix beaucoup moins chers. Il ne fait nul doute que dans les prochaines années ce pays va subir un essor touristique énorme et va devenir une destination phare. Si vous avez d'ailleurs quelques milliers d'euros à investir, on vous conseille vivement de miser sur ce pays.
 
Le lendemain, nous étions prêts à découvrir les petits recoins de la ville de Léon c'est à dire un petit tour des églises et des marchés. Nous avons ainsi pu découvrir les spécialités. Une d'entre elle est le "raspados". C'est de la glace pilée sur laquelle est apposée un sirop de fruit très sucré et épais ainsi que de la confiture de lait. Ce n'est pas très cher, très bon et rafraîchissant. En effet, ici, les températures sont très élevées. Le thermomètre n'hésite pas à afficher 38 degrés à l'ombre l'après midi et la nuit, les températures ont de la peine à descendre au dessous de 30 degrés. Heureusement, des ventilateurs sont présents à peu près partout. Une autre spécialité culinaire venant de La Paz Centro, une ville située 30kms plus au sud, est le quesillo. C'est une tortilla dans laquelle est apposée une tranche d'un fromage a pâte blanche assez fort et une sorte de sauce blanche. Nous qui trouvions les fromages du Mexique et du Guatemala fades, nos papilles ont été ravies par ce plat délicieux.
 
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Ici les enfants ne travaillent pas a la mine, ils vendent des raspados
 
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La deuxieme passion des habitants de Leon apres les raspados, ce sont les petards
 
Outre les visites culturelles, Léon propose également des sorties plus aventurières car cette ville est entourée par de nombreux volcans. En effet, sur la côte ouest du Nicaragua, la plaque océanique s'enfonce sous la plaque continentale et a créé l'émergence de nombreux volcans plus ou moins alignés. Comme vous l'aurez compris, les volcans sont donc un passage obligé lors de vacances au Nicaragua. Nous avons de ce fait réservé deux sorties volcans avec l'agence "Tierra".
 
Pour notre première sortie, nous avons effectué l'ascension du volcan Telica, qui est un volcan très actif. Cette ascension s'est faite en fin d'après midi afin d'apercevoir la chaîne de volcans s'étalant sur plus de 60kms avec le coucher de soleil en toile de fond mais également pour voir la lave au fond du cratère une fois la nuit tombée. Bien que l'ascension n'était pas difficile, nous avons tout de même tous suffoqués une fois arrivés au sommet. En effet une épaisse fumée à l'odeur de souffre nous a immédiatement envahie les narines. Avec toute cette fumée il était impossible d'apercevoir la lave au fond du cratère d'où l'intérêt de venir de nuit, l'obscurité faisant ressortir la couleur orange fluo du magma en ébullition. Nous avons également pu visiter une petite grotte dans laquelle des centaines de chauve-souris se sont mises à tourbillonner autour de notre tête dès notre entrée. Mais le plus drôle de cette sortie fut le trajet en 4x4. En effet, sur les 1h30 de trajet pour rejoindre le volcan, nous avons passé plus d'une heure sur un chemin de terre qui est en fait le lit d'une rivière pendant la saison des pluies! Nous avons été secoués de manière phénoménale! C'est donc plutôt contents de cette sortie que nous avons effectué la descente du volcan de nuit avec une torche. 
 
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Une boule de feu en terre de feu
 
La deuxième sortie correspondait à un bon mélange puisqu'elle associait un paysage volcanique très joli mais également une bonne dose d'adrénaline! C'est au pied du volcan Cerro Negro que nous nous sommes rendus avec notre guide et nos luges (non, non ce n'est pas une erreur de frappe). En effet, un cycliste français a effectué avec son VTT un record de vitesse à 172 km/h sur les pentes de ce volcan d'où l'idée de proposer aux touristes de le descendre en luge ou bien en snowboard. Le ciel était dégagé et il était possible de bien voir l'intérieur du cratère. Après, une pause photo au sommet, il était temps d'enfourcher nos luges et de se laisser glisser sur les pentes à 45% du volcan. A dire comme ça, ça a l'air vraiment sympa et drôle mais une fois au sommet, le discours n'était plus le même. Pour cette descente, nous étions équipés d'une combinaison intégrale type Michelin jaune et verte, des gants et de lunettes de protection. Et oui, les pentes du volcan sont recouvertes de petites pierres volcaniques, qui une fois propulsées pendant la glissade peuvent devenir coupantes. Certaines compagnies proposent des tours moins chers où aucune protection n'est fournie et où le record de vitesse est encouragé. En lisant certains commentaires, nous nous sommes aperçus que dans ces conditions, les accidents étaient tout de même assez fréquents. Bref, une fois la tenue enfilée, nous étions tous à la queue-leu-leu prêts à dévaler la pente. Une fois le feu vert reçu, on pouvait s'élancer en pensant bien à enfoncer nos talons dans les petites roches histoire de freiner. Il est vraiment facile de prendre de la vitesse mais les talons ont un pouvoir de freinage assez important. L'ascension a duré deux petites heures et la descente s'est faite en moins de 5 minutes! D'ailleurs, une fois en bas, on était prêt à recommencer histoire de prendre un peu plus de risques et d'augmenter notre vitesse. Il semblerait que le record de vitesse de descente en luge soit d'environ 95 km/h.
 
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C'est bien la premiere fois qu'on fait de la luge sur de la "neige" noire
 
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Visiblement le resultat a ete concluant
 
Nous avons ensuite enfourché nos vélos et repris la route du sud en direction de Granada. Dès les premiers kilomètres, la chaleur était très étouffante et le compteur n'hésitait pas à frôler les 50 degrés au soleil. Le paysage était le simple reflet de ces températures très élevées, c'est à dire totalement aride. Il y a peu d'arbres et les quelques herbes qui ont réussies à pousser sont complètement grillées. Sur les routes, il n'est pas rare de croiser des chevaux attelés d'une remorque transportant un peu de tout, des fruits, des légumes, du bois, des matériaux de constructions. Cela nous permettait d'avoir des compagnons de route et de nous sentir forts car on les doublait avec fierté. En tant que cyclistes, il est assez rare que nous ayons à doubler d'autres moyens de transports.
 
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Apparemment la saison des pluies n'est pas encore arrivee
 
Nous avons ainsi traversé plusieurs petits villages qui permettaient tout de même de trouver de quoi manger et dormir. En effet, par des températures si élevées et des tarifs tout a fait abordables, nous avons fait le choix de dormir à l'hôtel toutes les nuits. Cela permettait d'avoir un ventilateur et donc de pouvoir dormir de manière convenable après l'avoir réglé sur la vitesse maximum. Nous avons également pu voir à quel point les nicaraguayens sont froids. Ils ne sourient que très rarement et ne veulent pas trop répéter lorsque nous n'avons pas compris ce qu'ils nous disent. Ça change des guatémaltèques qui semblaient respirer davantage le bonheur.
 
Une fois arrivés à Ciudad Sandino, une ville située à mi-chemin entre Léon et Granada, nous avons pu découvrir un autre phénomène naturel lié à la présence de volcans: la formation de lacs. En effet, lors de certaines grosses éruptions, la poche contenant le magma et divers gaz se vide. Le cratère du volcan ne repose alors sur rien et s'effondre sur lui-même créant un réservoir. Avec le temps l'eau de pluie remplie ce réservoir créant des lacs. Le Nicaragua est ainsi recouvert de lacs sur plus de 7% de son territoire total. La lagune Xiloa dans laquelle nous avons pu nous raffraichir après une journée très chaude illustre parfaitement le phénomène décrit ci-dessus.
 
Lors de nos quelques échanges avec les locaux, tous nous disaient qu'ils étaient contents de voir le mois de Mai arriver car cela était synonyme de saison des pluies et donc de températures plus fraîches. Ils appellent cette saison "l'hiver" même si techniquement c'est plutôt l'été car le Nicaragua se situe dans l'hémisphère nord. Et bien nous avons pu avoir un avant-goût de la saison des pluies lors de la nuit passée à Ciudad Sandino. En effet l'orage a grondé à plusieurs reprises durant notre sommeil laissant à chaque fois échapper des trombes d'eau durant 30 à 45 minutes. Le lendemain matin les ardeurs du Dieu de la pluie semblaient s'être calmées même si un petit crachin se faisait encore sentir. Nous avons du coup tant bien que mal traversé Managua (la capitale du pays) en essayant d'éviter les énormes flaques et surtout en prenant garde à ne pas se faire éclabousser par les voitures. Comme beaucoup de capitales en Amérique centrale, Managua ne présente aucun intérêt particulier et n'a pas très bonne réputation. Du coup nous avons tracé jusqu'à la ville de Masaya environ 30kms plus au sud.
 
Cette ville est connue pour son marché d'artisanat local hébergé dans une sorte de forteresse espagnole aux allures gothiques. Il est vrai que les objets vendus sont de bonne qualité même si ce marché semble un peu plus destiné aux Gringos qu'aux locaux. Sabrina n'a tout de même pas pu résister à s'acheter un porte-monnaie en cuir de crocodile (le cuir est une des spécialités de Masaya avec les hamacs) qu'elle a eu pour une bouchée de pain après d'amples négociations. Nous avons également eu la chance d'arriver dans cette ville le 1er mai, jour férié tout comme en France. Le soir des représentations de danse et de musique traditionnelles étaient données gratuitement sur la place principale.
 
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Danse traditionnelle
 
Le lendemain nous avons pris le bus pour visiter l'une des principales activités de Masaya. On vous le donne en mille, c'est encore un volcan. Tout comme le volcan Telica, le volcan Masaya est actif et une épaisse fumée à l'odeur de souffre s'en dégage. D'après la documentation donnée au pied du volcan, il ne faut pas y rester plus de 20 minutes sous peine d'avoir les yeux et la trachée irrités. Et en 2012 une petite éruption a projeté des pierres sur les visiteurs et leurs voitures occasionnant des dégâts mineurs. Comme on dit ici, c'est du tourisme d'aventure. En France ce genre d'activité serait totalement interdite. Nous on aime bien cette liberté. Ici tout n'est pas réglementé, tout n'est pas balisé, tout n'est pas pré-mâché pour le visiteur. Cela donne la sensation d'organiser sa visite comme on le souhaite mais sous entend également d'être conscient des risques encourus. Au Nicaragua, il y a peu de chances qu'on vous dédommage si vous vous blessez en tombant dans le cratère d'un volcan. Bien entendu cette liberté est rendue possible par le faible nombre de visiteurs journaliers et risque de prendre fin avec la venue du tourisme de masse. 
 
https://static.blog4ever.com/2014/02/764671/DSC06322.jpgEsperons que la prochaine eruption ne soit pas pour maintenant
 
Puis nous avons roulé les quelques kilomètres nous séparant de la ville de Granada. Similairement à Antigua au Guatemala, c'est une ancienne ville coloniale avec des bâtiments très  bien conservés et située tout proche de volcans. Ici c'est le volcan Mombacho qu'on peut observer depuis n'importe quelle rue de la ville.  Tout comme Antigua, cette ville présente également une forte concentration d'étrangers et les nombreux restaurants italiens, japonais et même français le confirment. Par contre Granada présente l'avantage d'être située au bord d'un lac, le lac Nicaragua. C'est le 19ème plus grand lac au monde. Toutefois le nombre impressionnant de déchets flottants sur ses eaux aux abords de Granada n'invitent pas vraiment à la baignade. Heureusement la malecon, c'est-à-dire la promenade le bord du lac, est très bien aménagée avec de nombreux bancs et palmiers. 
 
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L'eglise qui voulait se faire plus grosse que le volcan
 
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Ca ne fait pas tres sportif...
 
Après avoir passés 2 jours dans cette ville à visiter ses églises, son marché et ses fabriques de cigares, nous avons pris le ferry pour l'île d'Ometepe. C'est la plus grande île lacustre au monde mais sa renommée est surtout due à la présence de 2 volcans culminant à environ 1500m et donnant à l'île une forme en 8. Malheureusement les 4h30 de traversée à bateau nous ont fait arriver de nuit et ne nous ont pas permis de jouir de ce sublime panorama. Mais ce n'était que partie remise car dès le lendemain nous avons enfourché nos vélos pour arpenter les routes de l'île et s'offrir différents points de vue sur les volcans. Ça n'a pas été une partie de plaisir car seule une route est goudronnée et les autres chemins sont des pistes de terre assez caillouteuses. Au moins on n'est pas embêté par la circulation car très peu de voitures sont présentes sur l'île. Grâce à cette petite balade nous avons pu photographier sous tous les angles le fougueux volcan Concepcion encore actif et le plus tranquille volcan Maderas. Nous avons également profité de cette petite escapade pour bronzer sur la plage Santo Domingo et nous baigner dans les eaux chaudes du lac Ometepe, beaucoup plus propre ici qu'à Granada. Bien que constitué d'eau douce, ce lac était autrefois peuplé par le hargneux requin bulldog, l'un des requins les plus dangereux pour l'homme. Toutefois l'engouement des pays asiatiques pour les ailerons de requins a provoqué dans les années 1960 la quasi extinction de cet animal des eaux du lac Ometepe. Le terme "quasi" est important à garder en tête car certains spécimens ont apparemment subsisté et on ne s'est donc pas trop éloigné du bord de la plage. Après tout on est au Nicaragua et ce pays a des notions de sécurité très éloignées de nos standards occidentaux.
 
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Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins, a bicyclette...
 
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Attention a la maree montante! Ouf, ca va, c'est un lac
 
Nous avons ensuite rejoint la terre principale par bateau et avons roulé en direction de la ville de San Juan del Sur. Malgré son côté très touristique et fêtard, nous avons été attirés par cette ville car elle est entourée par une dizaine de plages dont la plupart constituent d'excellents spots de surf. Nous n'avions tous les 2 jamais surfé de notre vie mais c'était une bonne occasion de se jeter à l'eau, au sens propre comme figuré.
 
Pour commencer sur de bonnes bases nous avons décidé de prendre 1h de cours avec un professeur. Parmi la dizaine de plages disponibles il a choisi celle la plus adaptée à notre niveau et la plus facile d'accès. En effet, bien que ce lieu soit très touristique, les routes menant aux plages ne sont pas goudronnés et sont très chahuteuses. Mais après 2 semaines passées au Nicaragua on est maintenant habitué à se faire secouer dans tous les sens. Une fois arrivés sur la plage on a un peu flippé quand on a vu la taille des vagues atteignant facilement 5 à 6m de haut. Il faut dire qu'un fort vent soufflait ce jour là et cela faisait apparemment quelques jours que des vagues monstrueuses déferlaient sur la côte Pacifique de toute l'Amerique centrale. Le prof ne semblait pas non plus très rassuré et a commencé par nous donner un cours théorique sur la plage. Il a ensuite fallu passer à la pratique. Heureusement pour nous les énormes vagues se cassaient à plusieurs dizaines de mètres de la côte et nous pouvions utiliser les vaguelettes d'écume blanche pour prendre de la vitesse et nous entraîner à nous mettre debout sur la planche. Au début on en a vraiment bavé et on tombait dès qu'on essayait de se redresser. En plus des litres d'eau qui nous sont rentrés dans la bouche, le nez ou les oreilles, c'est fatigant de devoir à chaque fois pousser sa planche pour revenir au large. Mais après de multiples essais nous avons commencé à parvenir à nous mettre debout et à la fin de la journée nous maîtrisions à peu près la technique. Il faut dire que nous avions choisi des longboards, autrement dit des planches très longues et larges et donc très stables. Mais nous étions tout de même heureux de ce premier pas. Outre le côté technique nous étions également contents d'avoir pu observer et adopter l'espace d'une journée le mode de vie "surfeur", autrement dit surf-bière-surf-repas-surf-sieste-surf. Nous avons ensuite repris ce que nous savons faire de mieux, c'est-à-dire le vélo afin de parcourir les 40 derniers kilomètres nous séparant du Costa Rica.
 
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Quand la planche de surf remplace le velo
 
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Est-ce-que le look surfeur de Pierre-Jean va plaire aux femmes? La suite au prochain episode.
 


24/05/2015
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