De Guerrero Negro a Mazatlan
Nous quittons Guerrero Negro comme nous y sommes arrivés, c'est à dire en empruntant une route désertique, plate et rectiligne, sous un beau soleil. Après 150 kilomètres, nous arrivons dans un magnifique petit village au milieu du désert, San Ignacio. Nous sommes le 24 décembre et décidons donc de passer le réveillon de Noël et le jour de Noël au sein de ce petit oasis. En effet, ce village est bordé par des lacs, ce qui a donc permis à des milliers de palmiers de se developper. Après ces nombreux jours dans le désert, c'est vraiment agréable et à la fois dépaysant de se retrouver au milieu d'une palmeraie. Ce petit village de 800 habitants possède une charmante petite place autour de laquelle se trouve les différents commerces ainsi qu'une magnifique mission (Église construite lors de la colonisation espagnole).
Aucun risque de faire une sortie de route ici
Non ce n'est pas un mirage, il y a bien un oasis dans le desert
La mission de San Ignacio
C'est d'ailleurs à l'intérieur de cette mission qu'une messe est célébrée le soir du réveillon. Il devait y avoir presque tous les habitants du village. La messe nous a paru plutôt festive. Un petit orchestre était là pour accompagner les chants. De nombreux cadeaux sont déposés devant la crèche et les enfants doivent venir les chercher le 25 au matin. À la fin de la messe, un chocolat chaud à la cannelle ainsi que des petits gâteaux sont offerts. Les enfants, quant à eux, participent au jeu de la Pinata. Une sorte d'étoile géante en carton contenant des bonbons est accrochée à une certaine hauteur et reliée à une corde, ce qui permet de la faire bouger de droite à gauche ou bien de haut en bas. Les enfants munis d'un bâton doivent à chacun leur tour essayer de la détruire pour faire tomber les bonbons. Toute cette petite procédure se fait dans la joie et avec des chants d'enfants. Lorsque l'étoile est détruite, tous les bonbons se trouvent projeter au sol et les enfants se ruent dessus pour en ramasser un maximum.
Plus que quelques coups de baton avant la recompense
Cette année, nous avons failli avoir un chien en cadeau de Noël. En effet, en nous baladant dans ce petit village, un chien errant a commence à nous suivre, peut être par ce que nous étions les seuls personnes à ne pas lui jeter des pierres ou bien lui donner des coups de pieds. Il nous attendait quand nous étions à l'hôtel et nous suivait à nouveau lorsque nous ressortions. Heureusement pour nous (même si on commençait à bien l'aimer, on lui avait même donné un petit nom), il n'était pas là lorsque nous sommes partis.
Voila Tortilla, notre chien durant 2 jours
Les 70 kilomètres suivants nous ont permis de rejoindre la petite ville de Santa Rosalia et enfin de découvrir la mer de Cortès qui borde la côte est de la péninsule. Une dizaine de kilomètres avant d'arriver, nous commencions à apercevoir le magnifique bleu turquoise de la mer de Cortès.
Nous avons ensuite longé la côte et avons découvert le village de Mulege, similaire à San Ignacio mais plus étendu. Ce fut pour nous, le village des rencontres car en essayant de se repérer et de trouver le supermarché, trois cyclistes américains sont arrivés. Nous papotons un peu et décidons d'aller au supermarché ensemble. Une fois, au supermarché, nous rencontrons deux autres cyclistes, un couple espagnol accompagné de leur bébé de 10 mois. Après une petite heure de discussion, les 3 américains reprennent leur route en nous indiquant la plage sur laquelle ils vont bivouaquer le soir même. Nous, nous décidons d'aller au resto avec le couple d'espagnol et d'en apprendre un peu plus sur leur manière de voyager. Après s'être rassasiés de bons tacos au poisson, il etait temps de se quitter, eux restant quelques jours de plus dans ce village. Nous avons donc repris notre route vers le sud et après quelques coups de pédales, nous arrivons, chacun à notre tour, sur un petit camping en bord de mer (camping mexicain, c'est à dire juste un coin de sable et des cabines en bois en guise de toilettes). Pourquoi chacun à notre tour? Et bien, suite à un petit malentendu, nous sous sommes perdus de vue et Pierre-Jean a du faire une petite quinzaine de kilomètres supplémentaires avant de retrouver Sabrina, qui avait sur son vélo, la toile de tente et les duvets!!! Depuis ce petit incident, Pierre-Jean a repris la toile de tente sur son vélo. Sur ce camping, nous retrouvons les 3 américains. Ils ont décidé de faire toute la basse Californie pendant leurs vacances de Noël soit en 25 jours.
Quand les cyclotouristes envahissent le supermarche du village
Le lendemain, nous avons longé toute la baie "Bahia Conception" et avons pu découvrir au fil des kilomètres les innombrables plages où la couleur de l'eau varie du turquoise au bleu foncé en fonction de la profondeur. Hormis les retraités canadiens et américains, peu de touristes sont présents sur les plages. Il est assez facile de trouver une plage pour soi.
Des plages...
...encore des plages...
...et toujours des plages
Nous perdons de vue ces magnifiques plages et les kilomètres suivants se font dans le désert et ses reliefs à nouveau montagneux. Nous arrivons à Loreto le matin du 31 et décidons d'y rester pour passer le nouvel an. C'est une petite ville assez touristique. Comme le hasard fait bien les choses, nous rencontrons à nouveau les 3 américains, qui étaient restés une journée supplémentaire sur les plages de la Bahia Conception et décidons de passer le nouvel an ensemble. Ce ne sera pas une soirée typique mexicaine car nous nous sommes retrouvés dans un bar avec uniquement des américains et quelques étrangers mais c'était tout de même sympathique.
Les oiseaux de proie qu'on voit un peu partout dans le desert
La place centrale de Loreto
5,4,3,2,1...bonne annee
Nous quittons cette ville le 2 janvier après une petite journée de repos qui aura été principalement consacrée à la planification de la suite du voyage. Nous longeons un petit peu la mer de Cortès et trouvons un bivouac sur une plage presque déserte. Uniquement deux campings-cars sont garés sur la plage et quelques pêcheurs mexicains mettaient leur bateau à l'eau. Cette plage nous a réservés une belle surprise puisque nous avons pu y observer de nombreux pélicans en pleine séance de pêche. C'est assez impressionnant. Ils volent à la surface de l'eau puis à un moment donné, montent en altitude pour redescendre à pic et plonger la tête la première dans l'eau. S'ils sont chanceux ou doués, ils ressortent de l'eau et lève le bec vers le ciel pour laisser tomber le poisson dans leur gorge et ainsi l'avaler.
Un festin de poissons est en vue
C'est ensuite un col à 400 mètres qui nous attendait avant de rejoindre les villes de Ciudad Insurgentes puis Ciudad Constitution. De cette derniere ville, nous sommes montés dans un pick-up afin d'effectuer les derniers 200 kilomètres qui nous séparaient de La Paz. En effet, lors de notre journée de planification, nous avons décidé de prendre des bus et pick-ups à certains endroits afin de gagner du temps et éviter les parties les plus dangereuses à cause du traffic ou bien les plus monotones. Nous sommes également un peu obligés de respecter les saisons sèches de chaque pays et au plus tard, nous devons être au Costa Rica au mois d'Avril. Nous nous sommes donc arrêtés à une station service et après 5 minutes, nous avons trouve notre bonheur, un très grand pick-up qui se rendait à La Paz. Dix minutes plus tard, nous étions assis à l'intérieur du véhicule, nos vélos et sacoches à l'arrière et en moins de deux heures, nous avions rejoint notre destination finale de la Basse Californie: La Paz. Nous ne l'avons pas regretté car c'était une journée très venteuse et à deux reprises, la route se transformait en chemin de terre et ce sur une dizaine de kilomètres. Même à l'arrière du pick-up, nos vélos et sacoches étaient recouverts d'une belle pellicule de poussière.
De la mer a la montagne
Un des derniers campements dans le desert
Merci a Jessica de nous avoir transportes dans son pick-up
Nous passons ensuite trois jours à La Paz ou nous retrouvons par hasard les 3 cyclistes americains. C'est une très grande ville comparée à tous les petits villages que nous avons traversés depuis Ensenada. Cela est même étrange de retrouver des grandes surfaces et des rues propres. Une des attractions principales proposées sur le port est une balade en mer afin de nager avec les requins baleines avec un masque et un tuba. Il y a bien sur de nombreuses compagnies qui proposent cette activité et les prix peuvent aller du simple au triple. Nous contactons les camping-caristes rencontrés au Canada au mois d'août pour savoir combien ils avaient payé ainsi que la compagnie utilisée. Après réflexion, nous prendrons la moins chère. Il semblerait qu'il y ait un peu moins de sécurité mais bon.... Pour la différence de prix, ça nous semblait le meilleur choix. Nous embarquons donc tous les deux sur un petit bateau. La météo n'était pas spécialement avec nous, il y avait soit un beau ciel bleu avec un vent fort ou bien peu de vent mais un ciel très nuageux. Les compagnies les plus chères ne proposant pas de sorties les jours où le vent était trop important, nous nous sommes dits qu'il valait mieux le faire les jours où il faisait plutôt gris. Tout cela, pour vous dire que peu de touristes étaient présents sur le port pour embarquer.
Les magnifiques plages de La Paz
La Paz by night
Après, une petite vingtaine de minutes à naviguer, notre bateau s'arrête au milieu des eaux d'un bleu assez foncé et notre capitaine (qui ne parlait pas tres bien anglais), nous montra une ombre au loin. C'était un requin baleine qui nageait à environ 1 mètre au dessous du niveau de l'eau. Il nous demanda d'enfiler les combinaisons et de nous préparer pour sauter dans l'eau. À peine 5 minutes plus tard, notre bateau était juste à côté du requin baleine et le capitaine se met à crier: "c'est bon, il faut sauter maintenant! Allez y... Maintenant, Ensemble!!!". Heureusement que nous avions pris la peine de lire les mesures de sécurité collées à l'intérieur du bateau, pourtant pas très visibles. Pierre-Jean s'exécuta aussitôt et sauta dans l'eau à tout juste 1 mètre du requin baleine. Sabrina, plus peureuse resta cramponnee à l'échelle du bateau. Pierre-Jean essaya de suivre le requin mais il fut malheureusement trop rapide. Il remonta donc dans le bateau et notre capitaine rattrapa le requin pour effectuer un deuxième saut. Cette fois, nous avons pu sauter tous les deux ensembles et observer ce géant des mers dans son milieu naturel, c'est vraiment impressionnant. Ils peuvent mesurer jusqu'à 20 mètres. Celui que nous avons vu mesurait 9-10 mètres selon le capitaine. Il y a des moments ou les requins sont moins mobiles mais lors de nos sauts, il avait plutôt tendance à avancer droit devant lui donc ce n'était pas si facile de le suivre. Pierre-Jean a tout de même pu le traquer pendant plusieurs minutes. Nous avons ensuite pu l'observer du bateau, ce qui est également génial. Ils sont inoffensifs et mangent uniquement du plancton en ouvrant grand la gueule à la surface de l'eau. À deux reprises, il est venu manger à moins d'un mètre du bateau. Revenu sur terre, nous étions encore absorbés par cette expérience aquatique.
Vue sur le requin baleine avant de plonger depuis le bateau
Vue apres avoir plonge
Ça y est, le jour du grand départ est arrivé puisque nous quittons la Basse Californie en ferry pour rejoindre la ville de Mazatlan situee de l'autre cote de la mer de Cotez. Nous pedalons donc jusqu'au port qui se trouve à une petite vingtaine de kilomètres en longeant la côte. Le départ était prévu à 17h mais nous avions décidé de nous faire un petit restaurant sur la plage à côté du port et de profiter de 2 petites heures de farniente avant d'embarquer. Et bien, heureusement car Pierre-Jean a crevé juste avant d'arriver au port. Et oui, c'est notre première crevaison du voyage. Mais bon, ce fut vite réparé et cela ne nous a pas empêchés de profiter un peu de la plage. Arrivés au port, peu de démarches étaient nécessaires pour embarquer. Une fois le contrôle de sécurité passé, les cyclistes se rendaient à vélo jusqu'au bateau alors que tous les autres voyageurs prenaient le bus. Nos vélos de sont retrouvés sur le pont avec de nombreuses voitures. Nous étions 8 cyclistes à embarquer sur ce bateau dont le couple d'espagnol voyageant avec leur enfant de 10 mois.
La traversée a duré 18h durant lesquelles nous avons passé la majorité du temps à dormir vu que le voyage se faisait de nuit. L’ambiance à bord était très bonne. Les enfants étaient scotchés à la télé diffusant des films américains tandis que les chauffeurs de poids-lourds misaient une partie de leurs salaires à des jeux de cartes. Le reste des passagers se réunissait sur le pont du bateau où de la musique mexicaine était diffusée à travers des hauts parleurs. De là les plus chanceux pouvaient admirer les dauphins et les baleines se présentant dans le sillage du bateau. L’arrivée au port de Mazatlan se fit avec seulement 1h de retard. Nous avons récupéré nos vélos qui n’avaient pas du tout souffert de ce voyage plutôt calme et sommes partis à la découverte de cette ville dans laquelle nous resterons probablement quelques jours.
C'est parti pour de nouvelles aventures
